Moins de 24 heures après le départ de la 10e édition de la Route du Rhum, l’un des grands favoris de la classe Ultime (plus de 60 pieds/18,28 m), Thomas Coville, a été contraint à l’abandon. Alors qu'il avait débordé le rail de circulation des navires de commerce d'Ouessant, le skipper de Sodebo a percuté un cargo avec son trimaran de 31 mètres. Conséquences immédiates : flotteur tribord et étrave endommagés et retour au port.
>> Mais pourquoi Thomas Coville a-t-il été percuté par un cargo ? Nous essayons d’y voir plus clair en envisageant plusieurs hypothèses :
La mer était-elle trop mauvaise ?
Les météorologues ne s'étaient pas trompés : avec plus de 30 nœuds de vent et une mer forte au large des côtes bretonnes, la flotte de la Route du Rhum a été secouée par une grosse "baston" et plusieurs incidents ont émaillé le début de course. Quatre autres skippers (Jean Galfione, Loïc Fequet, François Angoulvant et Marc Lepesqueux) ont été obligés d’abandonner. "Oui la mer était déchaînée mais ces marins ont l’habitude de ces mers-là", assure Corinne Boulloud, spécialiste voile à Europe 1.
Thomas Coville allait-il trop vite ?
Selon les informations d’Europe 1, la vitesse ne serait pas en cause. "A ce moment-là, il progressait à toile réduite car les conditions de navigations étaient délicates", explique Corinne Boulloud. "Il était a priori dans la bonne configuration pour les conditions météorologiques".
Les images de @Sodebo_Voile . #RDR2014pic.twitter.com/5jAAJRHFcY— La Route du Rhum (@routedurhum) November 3, 2014
Avait-il signalé sa présence aux autres bateaux ?
Les 91 concurrents qui ont pris le départ de la Route du Rhum dimanche sont équipés du système AIS (système d’identification automatique). Cela permet aux embarcations, quelles qu’elles soient, d’échanger leurs positionnements sur la mer. Ils ont aussi des radars qui détectent la présence d’autres bateaux. "Après, est-ce que l’AIS a correctement fonctionné ?", s’interroge la spécialiste voile d’Europe 1 Corinne Boulloud. Et de soulever d’autres interrogations : "une panne d’énergie a très bien pu éteindre son AIS. Est-ce que le cargo avait lui-même signalé sa position ?". Autant de questions qui restent sans réponse.
Pourquoi Coville n’a-t-il pas eu le temps de se dérouter ?
"Il n’a pas dû pouvoir se dégager à temps", analyse Corinne Boulloud. "Thomas Coville a une très grande expérience des multicoques. Il a été très certainement surpris par le cargo et n’a pas dû pouvoir anticiper".