L'info. Parce qu'elle n'est jamais parvenue à passer les barrages. Parce que la France se voyait favorite. Et parce qu'une Coupe du monde au Brésil est un événement historique et magique, l'équipe d'Ukraine aura mardi soir au Stade de France le couteau entre les dents. Et ce n'est pas son avantage de deux buts, obtenu au match aller, qui va lui faire faire desserrer les mâchoires.
Conjurer le sort. L'Ukraine n'a joué qu'une seule Coupe du monde, en 2006 en Allemagne. Mais jamais dans son histoire, elle n'a connu la joie d'une qualification pour un Mondial (et un Euro) après des barrages au couteau. En quatre tentatives, les Ukrainiens ont toujours échoué. En 1998 pour le Mondial français, ils s'inclinent face à la Croatie, futur troisième de la compétition. En 2000, c'est la Slovénie qui les prive à la surprise générale du championnat d'Europe aux Pays-Bas et en Belgique. En 2002, les Ukrainiens tombent contre l'Allemagne qui se hissera jusqu'en finale quelques mois plus tard au Japon. Et en 2010 pour le Mondial sud-africain, ils échouent encore sur la dernière marche face à la Grèce. Autant dire qu'avec un avantage de deux buts après le match aller, l'Ukraine n'a jamais été aussi proche de conjurer cette malédiction des barrages.
Une question d’orgueil. Que cette occasion se présente face à l'équipe de France est une source supplémentaire de motivation pour les Bleus et Jaunes. Et pour cause : avant le match aller en Ukraine, vendredi dernier, ils n'avaient jamais battu la France en sept confrontations (4 défaites et 3 nuls). Une bête noire arrogante de surcroît, comme ont pu le ressentir les Ukrainiens face au ouf de soulagement français après le tirage au sort. Cet optimisme a eu pour principal effet de décupler le désir de revanche de l'équipe d'Ukraine, touchée dans son orgueil. Son engagement physique sur sa pelouse du stade olympique de Kiev était une première réponse. La seconde viendra sans aucun doute mardi soir au Stade de France. Cette fois, les Bleus sont prévenus.
Entrer dans l'histoire. Si les Anglais revendiquent la paternité du football, son berceau est le Brésil. Pour cette raison, tout joueur rêve d'y disputer une Coupe du monde. Mais les occasions sont rares et ne se présentent pas deux fois dans une carrière. Pour mémoire, la dernière fois que le plus grand Etat d''Amérique du Sud a accueilli un mondial sur ses terres, c'était au siècle dernier, en 1950. En se qualifiant, l'Ukraine, quart-de-finaliste en 2006 pour sa première et (encore) unique Coupe du monde, participerait à un grand moment de l'histoire du football.
A tout cela, il convient d'ajouter la confiance qui habite les Bleus et Jaunes en ce moment. Ils restent en effet sur une série de 11 rencontres sans défaite et de 7 matchs sans encaisser le moindre but. De quoi entrer sur la pelouse du Stade de France sûr d'eux et motivés.
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