Ils n’ont pas le droit à l’erreur, et ils le savent. Depuis le début du tournoi, plus de 200 millions de Brésiliens n’attendent qu’une chose : la sixième étoile. La pression qui pèse sur les épaules des joueurs brésiliens est donc énorme avant leur quart de finale contre la Colombie, vendredi soir. Un match plus que compliqué que la Seleçao pourrait bien perdre. Europe1.fr vous explique pourquoi.
Thiago Silva n’est pas au mieux. L’image a choqué les Brésiliens. Alors que son équipe était réunie au centre du terrain pour la séance des tirs aux buts face au Chili, en 8e de finale, Thiago Silva, lui, était à l’écart, en larmes. Prostré, il a même été jusqu'à demander à son sélectionneur de ne pas figurer parmi les cinq tireurs auriverde. Pour Luiz Felipe Scolari justement, le défenseur du PSG "ne s’est pas comporté en homme" et a été "indigne d’être capitaine". Depuis, les critiques pleuvent au Brésil.
O Monstro se relèvera-t-il ? Considéré comme le meilleur défenseur de la planète, il réalise pour le moment un tournoi quelconque, indigne de son niveau. Sans un Thiago Silva au top, la défense brésilienne tangue dangereusement. Et face aux virevoltants attaquants colombiens, cela pourrait coûter (très) cher.
La Colombie marche sur l’eau. C’est, sans conteste, une des sélections les plus enthousiasmantes de la compétition. Après une phase de poules parfaite (trois victoires en autant de matchs), les Cafeteros ont marché sur l’Uruguay en 8e de finale (2-0), quand toutes les autres confrontations ont donné lieu à des matchs extrêmement serrés (six prolongations sur huit !)
Performante offensivement, solide défensivement, la sélection colombienne compte en plus dans ses rangs l’un des meilleurs joueurs du tournoi, si ce n’est le meilleur. En quatre matchs, James Rodriguez a inscrit 5 buts et délivré 2 passes décisives, les meilleurs statistiques du tournoi. Le jeune attaquant (22 ans) de Monaco semble marcher sur l’eau et on ne voit pas de raison que cela s’arrête.
Neymar ne peut pas tout faire. Oui, il est excellent depuis le début de la compétition. Oui, il confirme tous les espoirs placés en lui. Non, Neymar ne peut pas gagner une Coupe du monde tout seul. Contre le Chili, le génial attaquant de Barcelone est resté muet, et c’est toute l’attaque auriverde qui a semblé aphone. Fred est toujours aux abonnés absents, on cherche Oscar depuis le premier match, et Hulk est aussi brillant qu’inefficace.
Autant dire que la cuisse de Neymar, touchée lors de la rencontre face au Chili, a inquiété 200 millions de Brésiliens pendant cinq jours. Aux dernières nouvelles, Neymar sera bien présent sur la pelouse. Son duel face à James Rodriguez fait déjà fantasmer les midinettes…et les amoureux du joga bonito.
Parce que la chance, à un moment, ça tourne. Contre la Croatie, pour le match d’ouverture de la compétition, le Brésil s’est rassuré grâce à un penalty de Neymar. Problème : la faute sur Fred était inexistante… Poussive contre le Mexique (0-0), efficace contre le Cameroun (4-0), la sélection brésilienne a eu toutes les peines du monde à se débarrasser du Chili en 8e de finale. Pour beaucoup, les Chiliens auraient même mérité de poursuivre leur route. Le sort en a décidé autrement.
A quelques secondes de la fin de la prolongation, Pinilla a ainsi eu la balle de match au bout du crampon. Mais sa frappe s’est écrasée sur la barre alors que Julio Cesar, héroïque pendant tout le match, était archi battu. Le même Julio Cesar qui, quelques instants plus tard, délivrera tout un pays en partant du bon côté à deux reprises lors de la séance des tirs aux buts. Une coupe du monde se joue parfois à bien peu de choses.
LIGNE DE DEFENSE - Thiago Silva balaie les critiques
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