Après trois défaites (face à l'Italie, le pays de Galles et l'Angleterre) et un match nul (contre l'Irlande), tous les moyens sont bons pour essayer de décrocher une première victoire, même sélectionner un joueur étranger. Philippe Saint-André a décidé d'aligner le troisième ligne Antonie Claassen, le joueur de Castres né en Afrique du Sud. Ce qui paraît impensable au foot est une réalité dans le rugby. Comment un étranger peut-il jouer en équipe de France ?
Quelles conditions remplir ? Cette possibilité n'est pas une exception française. Selon le chapitre 8.1 du règlement de la fédération international de rugby (IRB), un joueur étranger peut être sélectionné pour une autre nation. Pour cela, il faut :
>> qu'il n'ait jamais été sélectionné dans son pays d'origine lors d'une rencontre reconnue par l'IRB.
>> qu'il soit né ou qu'un de ses parents, ou un de ses grands-parents soit né sur le sol de la nation en question.
>> qu'il habite depuis trois ans dans le pays en question. Le joueur étranger doit également jouer depuis au moins 36 mois dans une équipe du pays en question. C'est le cas d'Antonie Claassen qui vit en France et joue depuis six saisons dans le Top 14 (à Brive de 2007 à 2012 et à Castres depuis la saison dernière).
L'exemple le plus connu : De Villiers. Le 28 août 1999, le pilier sud-africain Pieter De Villiers (ci-dessus avec le drapeau français, après le quart de finale victorieux contre les Blacks en 2007) honore sa première sélection avec l'équipe de France contre le pays de Galles. Il participera même dans la foulée à la Coupe du monde. Avec 69 capes au compteur, il est l'exemple le plus connu des joueurs étrangers qui ont porté le maillot bleu. On peut également citer le premier, le sud-africain Andries Van Heerden ou encore le trois-quarts centre néo-zélandais Tony Marsh.
La polémique Benazzi. Le deuxième ligne Abdelatif Benazzi n'avait pas respecté la deuxième règle. En 1990, le joueur d'Agen avait connu une première sélection avec l'équipe du Maroc (contre la Belgique). Un match sans enjeu qui a failli lui fermer la porte des Bleus. A l'époque, le sélectionneur du XV de France Jacques Fouroux avait été obligé de monter au créneau pour défendre Benazzi.
"Meilleur que le meilleur Français". Si Marc Lièvremont, ancien sélectionneur des Bleus, avait renoncé à ce recours, Philippe Saint-André, lui ne souhaite pas s'en priver. "On a toujours été ouverts à cette possibilité, à condition que le joueur en question soit meilleur que le meilleur Français", justifie Jo Maso, ancien manager du XV de France, aujourd'hui chargé de communication à la Fédération française de rugby, contacté par Europe1.fr. "Et à l'heure actuelle, c'est bien l'un des meilleures troisièmes lignes du Top 14".
Un joueur comme un autre. "Tous les joueurs étrangers qui ont porté le maillot des Bleus ont toujours été des exemples", explique Jo Maso. S'ils ne sont pas Français, ils ne s'empêchent pas pour autant de défendre le drapeau tricolore. "La première chose qu'ils font quand ils apprennent leur titularisation, c'est de me demander les paroles de la Marseillaise", raconte même Jo Maso.
Le XV de départ face à l'Ecosse : Huget - Clerc, Bastareaud, Fofana, Médard - (o) Michalak, (m) Parra - Dusautoir (cap.), Picamoles, Claassen - Maestri, Vahaamahina - Mas, Kayser, Domingo.