Poutine, main de fer sur Sotchi

© MAXPPP
  • Copié
et Ksenia Bolchakova, correspondante d'Europe 1 en Russie , modifié à
JO 2014 - A un an de l'ouverture des Jeux, Vladimir Poutine a mis la pression sur les dirigeants.
Poutine sur le site de saut à skis (930x620)

© REUTERS

Il l'a fait devant les caméras de télévision, au vu et au su de tous. Et surtout à l'insu de quelqu'un. Jeudi, lors de la visite de l'installation du futur site de sauts à skis, le président russe Vladimir Poutine a désavoué en public le n°2 du comité olympique russe, Akhmed Bilalov. "Comment est-il possible que le vice-président du comité olympique retarde le développement (du site) ?", a-t-il fait mine de s'interroger, alors que le principal intéressé était près de lui, à l'arrière-plan.

Initialement, tous les sites devaient être achevés en juin 2012. Mais, à l'image de celui de saut à skis, beaucoup accusent plusieurs mois de retard et les coûts continuent de s'envoler. "Bravo, vous faites vraiment du bon boulot", a commenté Poutine, sarcastique. "Ceux qui ne remplissent pas à ce point leurs obligations ne peuvent diriger le mouvement olympique dans notre pays." Quelques heures plus tard, Bilalov était officiellement démis de ses fonctions.

Un coût de 36 milliards d'euros

Cet épisode traduit la tension qui entoure actuellement les travaux dans la petite station balnéaire des bords de la Mer noire. Ville hôte surprise des prochains Jeux d'hiver, élue en 2007, Sotchi est confrontée depuis à une inflation continue des coûts. Avec un budget estimé à 1.500 milliards de roubles (36 milliards d'euros !), les Jeux de Sotchi sont déjà, et de loin, les Jeux d'hiver les plus coûteux de l'histoire, à 1.500 milliards de roubles (36 milliards d'euros), très loin devant les précédents Jeux, à Vancouver en 2010 (1,4 milliard d'euros) et Turin en 2006 (3,4 milliards).

Poutine en visite à Sotchi (930x620)

Avec les Jeux de Sotchi, qui sont un peu "ses" Jeux, Poutine joue gros, pour ce qui sera le premier grand événement organisé par la Russie depuis la chute de l'Union soviétique en 1991. "Pour que le succès soit total, il faut encore travailler de manière intense et redoubler d'efforts", a insisté le Président russe lors d'une réunion jeudi. Et ce, alors que les ouvriers attelés à la construction du stade olympique sont déjà "exploités" et "sous-payés" selon l'organisation Human Rights Watch.

Une soirée de gala sur glace

Patinoire à Sotchi (930x620)

© REUTERS

De tout cela, il n'en a bien sûr pas été question lors du grand show sur glace du Bolchoï organisé jeudi soir  au bord de la mer Noire. Des vedettes du patinage artistique, un orchestre, des acrobates et des clowns ont participé au spectacle dans ce gigantesque bâtiment de 7.000 m2 recouvert d'une coupole en verre futuriste, construit dans le village olympique. Le président du Comité international olympique, Jacques Rogge, était également présent, lors de cette soirée de gala.

Le dirigeant belge a assuré n'avoir "aucun doute que Sotchi serait prêt" à temps pour accueillir les JO du 7 au 23 février 2014. Lors d'une brève allocution à l'issue de la soirée, Poutine a estimé que les travaux entrepris à Sotchi n'avaient "pas de précédent en Russie ni dans l'histoire des jeux Olympiques". "Nous faisons tout pour justifier la confiance" accordée à notre pays lors de l'attribution des jeux en 2007. Y compris, donc, licencier certaines personnalités pour l'exemple.