Un peu moins de deux semaines après le titre de champion d'Europe conquis par les Bleus, le championnat de France de basket reprend ses droits ce week-end. Soufrant de la comparaison avec le géant NBA, la Pro A a l'occasion d'inverser la tendance dans la foulée du triomphe de Tony Parker et sa bande. Europe1.fr y croit et met en exergue les dix raisons de se passionner pour la Pro A cette saison.
Pour revoir en action des champions d'Europe. Certes, les principaux artisans du succès - à commencer par le trio Parker-Diaw-Batum - sont et resteront aux Etats-Unis. Mais Antoine Diot, l'homme du panier au buzzer à la mi-temps de la finale, Alexis Ajinça, 9 points, 7 rebonds et 2,15 mètre à l'Euro, ou Florent Pietrus, le "capitaine" courage des Bleus, où seront-ils cette saison ? Sur les parquets des 16 clubs engagés cette année en Pro A. Charles Kahudi (Le Mans) sera là également, tout comme le grand ordonnateur de ce succès, Vincent Collet, qui, outre ses fonctions de sélectionneur, conserve son poste d'entraîneur de Strasbourg.
Parce que "TP" est de la partie. Non, Tony Parker ne va pas revenir en France comme il l'avait fait au moment de la grève patronale en NBA, au début de la saison 2011-12. Tout simplement parce qu'il y est toujours ! En effet, en plus d'être l'un des meilleurs meneurs de la Ligue américaine - Chris Paul (LA Clippers) a aussi ses partisans -, Parker est deuxième actionnaire de l'Asvel, club dont il est également vice-président. Mais "TP" n'a pas qu'un rôle de dirigeant. Dès qu'il le peut, il fait tout pour promouvoir le basket français. Quelques jours seulement après la fin de l'Euro, il a honoré de sa présence le match des champions opposant le champion de France en titre, Nanterre, au vainqueur de la Coupe de France, le Paris-Levallois, avec une sélection composée par ses soins, la "TP Team".
Pour son délicieux parfum vintage. En Ligue 1, Monaco et Nantes sont remontés cette année, avec les beaux résultats que l'on sait. La Pro A, aussi, va fêter le retour de deux de ses clubs historiques : Antibes et Pau-Lacq-Orthez (ici David Denave, de dos sur la photo). Et comme Limoges a réussi à se maintenir (de peu) la saison dernière et que l'Asvel, bien sûr, est toujours là, voilà le Big Four du basket hexagonal reconstitué. A eux quatre, ces clubs pèsent 38 titres de champion de France. Et, entre 1983 et 2004, un seul titre a échappé à ces quatre gros (le PSG Racing, en 1997). Autant dire que les affiches vont avoir la douce saveur d'une bonne Madeleine de Proust. Et il ne faudra pas attendre longtemps puisque la 1re journée propose dès lundi un choc entre Antibes et Limoges. On calme quand même les plus nostalgiques : non, Stéphane Ostrowski et Richard Dacoury ne seront pas sur le parquet.
Parce qu'on pourra en voir plus. Le groupe Canal+, qui vient de perdre les droits de diffusion de l'Euroligue (aux dépens de BeIn Sport, évidemment), a décidé de soigner l'exposition de la Pro A, qui n'a jamais bénéficié du même traitement de faveur que la Ligue 1 ou le Top 14. En résulte un éclatement des journées, désormais étalées sur quatre jours : vendredi, samedi, lundi et mardi. Si Sport+, chaîne disponible sur CanalSat, continue de diffuser l'une des affiches, Canal+ Sport proposera un match en prime time, le mardi. Premier rendez-vous de la saison, un choc entre deux candidats au titre : l'Asvel et Strasbourg.
Pour le suspense au sommet. En Pro A, pas de PSG ou de RC Toulon. L'élite du basket français est le règne de l'incertitude. Sur les dix derniers champions, il y en a neuf différents ! "Le Championnat peut conduire à tout : être relégable ou champion. Il a cette particularité d'être dense, homogène et sans véritable hiérarchie. C'est dangereux, dans un sens comme dans l'autre", reconnaît Pascal Donnadieu. Et l'entraîneur de Nanterre sait de quoi il parle. L'an dernier, son club est devenu champion de France après avoir terminé huitième du championnat et dernier qualifié pour les play-offs, réussissant l'un des plus grands exploits du sport collectif français. En effet, la Jeunesse sportive des Fontenelles de Nanterre (c'est le nom officiel) disposait du deuxième plus petit budget des engagés ! On vous le dit : en Pro A, tout le monde peut gagner.
Parce que le format a changé. Après huit saisons où le championnat s'est joué sur un seul match, à Bercy, la Pro A est revenue l'an dernier à un format qui laisse moins de place à l'aléatoire, avec une finale au meilleur des cinq manches. Ce sera également le cas des demi-finales tandis que les quarts de finale, eux, seront disputés sur trois manches maximum. Ce format, plus long - la finale aura lieu lors de la 1re quinzaine de juin -, accroît de facto la valeur du titre de champion.
Parce que la Pro A apprend à se vendre. Depuis plusieurs années, la Ligue et la Fédération font des efforts louables pour faire des matches organisés à Bercy de vrais événements : c'est le cas de la finale de la Coupe de France ou encore du All-Star Game, intelligemment programmé lors de la dernière semaine de décembre. Enrichi d'animations ou d'un concours de dunks, il fait régulièrement le plein.
Pour ses Bleus sur le retour. Après avoir passé près d'une décennie en Espagne, Florent Pietrus est de retour en France. Comme lui, Adrien Moerman (ex-Bilbao) a traversé les Pyrénées pour rejoindre Limoges. Ancien international passé par la NBA, Yakoubha Diawara portera lui les couleurs de Gravelines-Dunkerque. Enfin, dernier retour remarquable : celui d'Ali Traoré. Après trois ans, entre Italie, Russie, Serbie, Allemagne et blessures, l'ancien pivot de l'Asvel a choisi de rebondir avec le champion de France, Nanterre, avec lequel il s'est engagé un an. Voilà qui promet déjà de savoureux tweets, le nouvel intérieur de la JSFN étant un habitué du réseau social.
Parce qu'un vent de modernité commence à souffler. Tandis que l'Asvel attend toujours sa salle, au grand désespoir de "TP", d'autres clubs de Pro A, eux, bénéficient d'un outil de travail flambant neuf. C'est le cas notamment d'Antibes, qui évoluera pour la première fois cette saison dans l'Azur Arena, dotée de 5.000 places. Reste maintenant aux autres clubs à suivre ce mouvement afin de doter la Pro A de structures d'accueil dignes de ce nom.
Parce qu'une locomotive pourrait arriver. Après avoir mis en place deux équipes de rêve, en football et en handball, les propriétaires qatariens du PSG ont-ils envie d'élargir leur palette au basket, pour reformer un PSG omnisports ? La réponse est oui, si l'on s'en tient aux déclarations du coach du Paris-Levallois, Gregor Beugnot, dans les colonnes de L'Equipe. "Il y a un vrai grand projet pour que le club obtienne dans un futur proche de grands moyens." Grand projet, grands moyens ? Avec un grand joueur, comme Tony Parker ? Si le club de Villeurbanne ne se dote pas rapidement d'une nouvelle salle multifonctions, "TP" a récemment menacé de quitter son poste de dirigeant. Coup de pression ? Ou moyen habile de se ménager une sortie pour Paris ? L'avenir dira si le tout récent champion d'Europe va retrouver son premier amour, lui qui a débuté au feu PSG Racing en 1999.