LIGUE 1 - Ils sont quatre dans l'effectif lyonnais à avoir défendu les couleurs du LOSC. L'ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Jean-François Domergue, a longtemps été un des seuls joueurs à passer du LOSC à l'OL. C'était lors de l'intersaison 1982. Puis il y eut Éric Abidal, le pionnier, qui, après deux saisons au LOSC, choisit de rejoindre l'OL en 2004. L'impact médiatique de son transfert dans le Rhône ne tarda pas à se faire sentir : le latéral du Barça fut appelé par Raymond Domenech en août 2004. Mais tous n'ont pas eu la même réussite que lui, à commencer par Kader Keita, arrivé à l'intersaison 2007. Après avoir évolué dans quatre clubs africains, l'Ivoirien choisit Lille et Claude Puel à l'été 2005. En deux saisons, il s'impose comme l'un des ailiers les plus virevoltants du Championnat de France. Transféré pour 16 millions d'euros à l'OL, l'international ivoirien ne parvient pas à s'imposer dans un contexte lyonnais beaucoup plus concurrentiel. Il rejoint Galatasaray à l'intersaison 2009. Abidal un succès, Keita un échec, qu'en est-il des quatre Lillois devenus Lyonnais dans l'actuel effectif de l'OL ? Mathieu Bodmer, doutes et blessures Arrivé en même temps que Keita, mais pour beaucoup moins d'argent (6,5 millions d'euros), Bodmer est resté quatre ans à Lille sous les ordres de Claude Puel. Souvent utilisé dans un rôle de meneur de jeu au milieu, il est l'un des hommes de base du LOSC de l'époque. En quatre saisons, il ne manque que 17 matches de Ligue 1 et se montre souvent décisif, avec notamment 8 buts inscrits lors de sa dernière saison et un chef-d'oeuvre face à l'OM, en novembre 2006. À Lyon, il poursuit sur sa lancée, avec 6 buts lors de sa première saison. Cela lui vaut d'être convoqué chez les A' en mars 2008. Sa saison 2008-09, perturbée par une pubalgie, est beaucoup plus difficile. Barré au milieu, il est le plus souvent utilisé en défense centrale, mais parcimonieusement (17 apparitions en L1). Absent six mois en raison d'une nouvelle blessure, cette fois aux ischio-jambiers, Bodmer a fait son retour le mois dernier - il fut titulaire à l'aller en Ligue des champions contre Bordeaux -, avant de rechuter, le 3 avril à Rennes. Bodmer, qui s'est contenté d'un footing jeudi, ne devrait pas être titulaire, dimanche, face à son ancien club (17h00). Jean II Makoun, l'homme de confiance Lorsque Claude Puel est arrivé à Lyon, il a voulu faire venir le milieu de terrain camerounais, homme de base de son système pendant cinq ans à Lille. Dès sa première titularisation, Makoun marque un but - et les esprits - face à Toulouse (3-0). Il intègre rapidement le milieu à trois de l'OL avec Jérémy Toulalan et Juninho. Comme pour Bodmer, sa deuxième saison dans le Rhône est plus compliquée. Cible des critiques, celui qui se défend d'être le protégé du coach livre des performances assez inégales au milieu du terrain. Son départ à la CAN ne facilite pas son installation durable dans le onze de départ mais un coup de canon, en huitièmes de finale aller de la Ligue des champions, face au Real - l'un de ses deux buts cette saison -, donne un éclat bien différent à sa saison. Touché aux adducteurs lors du match retour à Madrid, Makoun est en phase de reprise et ne figurera pas, lui non plus, dans le groupe lyonnais ce dimanche face à Lille... Michel Bastos, l'artificier relancé Le Brésilien est le dernier Lillois arrivé à Lyon. Les supporters de l'OL ont craint un instant le "syndrome Kader Keita". Pas systématiquement titulaire, jamais vraiment transcendant, Bastos, comme l'OL d'ailleurs, a attendu l'année 2010 pour élever son niveau de jeu et répondre aux espoirs placés en lui (18 millions d'euros quand même). Auteur d'un fabuleux triplé à Sochaux en février et d'un but non moins splendide à Rennes, le week-end dernier, Bastos a également été buteur en Ligue des champions face à Bordeaux, en quarts de finale aller, son troisième but dans la compétition après ceux inscrits face à Debrecen, en phase de poules, et Anderlecht, en tour préliminaire. Les bonnes performances de Bastos cette saison ont même séduit le sélectionneur brésilien Dunga, qui a fait évoluer Bastos en arrière latéral. Il faut dire que sa qualité de frappe n'a rien à envier à celle d'un certain Roberto Carlos... Claude Puel, le "demie" succès Septuple champion de France en titre, Lyon a perdu sa couronne l'an dernier, avec Puel sur le banc et d'anciens Lillois dans ses rangs. Malgré une saison vierge de tout titre, l'ancien entraîneur du LOSC (2002-08), conforté dans ses fonctions et soutenu par le président Jean-Michel Aulas, est reparti à l'assaut de la suprématie nationale. Après un excellent début de saison, la machine s'est enrayée et notamment à... Lille, où, après avoir mené 2-0 puis 3-1 grâce à un triplé de Lisandro Lopez, l'OL est battu (4-3). Cette défaite, ultra-spectaculaire (7 buts et 8 cartons jaunes), sera suivie d'une autre (0-1), face à Bordeaux, ce même adversaire qui a permis à Lyon de se hisser pour la première fois de son histoire en demi-finales de la Ligue des champions, mercredi. Actuellement deuxième du Championnat et relancé dans la course au titre, Lyon retrouve Lille, deux "clubs qui se ressemblent", selon Claud Puel. "L'OL a été le précurseur en terme de club structuré, organisé, explique le coach rhodanien sur olweb.fr. Lille a suivi le pas. Il a su monter des structures et passer des caps sans les mêmes moyens que l'OL." Il n'est peut-être pas si étonnant, finalement, de voir le LOSC servir si souvent de vivier à l'OL...