"Quelle leçon !" Voilà le titre qui barre la Une du quotidien L'Equipe, mercredi matin, au lendemain de l'élimination du PSG en quarts de finale de la Ligue des champions par Chelsea (3-1, 0-2). La photo qui l'illustre est tout aussi claire : on y voit Edinson Cavani exprimer sa déception après une occasion manquée. Car l'avant-centre uruguayen est le symbole de la déconvenue parisienne. Replacé au centre de l'attaque en raison de l'absence de Zlatan Ibrahimovic, blessé, l'ancien joueur de Naples a manqué deux occasions franches en deuxième mi-temps.
"Une ombre", dit même de lui L'Equipe, qui lui attribue la note de 3. "Sa vaillance, sans brillance, se sera avérée bien trop insuffisante pour faire basculer le destin européen du PSG, encore une fois bloqué dans un quart." La saison dernière, le PSG avait en effet été stoppé au même stade de la compétition par le FC Barcelone (1-1, 2-2).
"Ça, c'est une claque !", estime encore L'Equipe, alors que le PSG n'avait plus concédé une défaite par deux buts d'écart depuis le 14 décembre, à Annecy, face à Evian Thonon-Gaillard. C'était aussi la dernière fois que les Parisiens étaient restés muets devant le but. Ils avaient ensuite enchaîné 25 matches avec au moins un but inscrit. "Paris a tout gâché", résume Le Parisien, pour qui c'est "la fin du rêve". "Malgré la victoire acquise à l'aller (3-1), les Parisiens n'ont pas été à la hauteur et ont logiquement été éliminés", estime le quotidien.
"Est-ce Chelsea qui s'est qualifié ou Paris qui s'est éliminé, en ne marquant pas pour la première fois de la saison en Ligue des champions ?", s'interroge encore le journal. Plus que la défense parisienne, victime de deux coups du sort - un but venu d'une touche et un consécutif à une frappe déviée -, c'est en effet l'attaque parisienne qui est brocardée, Cavani bien sûr mais aussi Lucas, le Brésilien péchant "par excès d'individualisme" et se montrant "inoffensif devant".
Demba Ba et José Mourinho à l'honneur outre-Manche. Évidemment, les quotidiens anglais sont bien loin de telles considérations. Plus que l'inefficacité du PSG, ils louent le but tardif et décisif de l'attaquant des Blues, Demba Ba, passé en quelques minutes de second couteau à première lame. "Il l'a mise juste sous la barre, ni vraiment avec le pied ni vraiment avec le tibia, en faisant une sorte de roulade devant le gardien Salvatore Sirigu. Mais tout le monde s'en moque", résume le Daily Mail avec une photo de l'action clé de la 87e minute. "Ba sauve les Blues mais égratigne José (Mourinho)", souligne de son côté le Sun, qui revient sur les déclarations d'après-match du buteur sénégalais. L'ancien attaquant de Newcastle, né à Sèvres, dans les Hauts-de-Seine, s'est ainsi rappelé au bon souvenir de son entraîneur, qui ne lui a jamais vraiment fait confiance depuis son retour aux commandes de Chelsea l'été dernier.
Mourinho, c'est évidemment l'autre star des quotidiens britanniques. "La magie de Mourinho qualifie Chelsea", titre le Times à sa Une. L'entraîneur portugais, qui a fait étalage selon L'Equipe de "génie tactique", s'est aussi fait remarquer par une course échevelée "déjà Blue", note le Daily Mail (avec un jeu de mots avec "déjà vue"). "Mourinho dans une course le long de la touche dont il a le secret... Le boss de Chelsea explique qu'il a donné des consignes à ses joueurs", précise le Mail. Certains avaient effectivement vu dans cette course spectaculaire l'expression de l'ego surdimensionné de l'ancien technicien du Real Madrid, désireux "d'être sur la photo". Au-delà des mots glissés à l'oreille de ses attaquants, le Portugais avait des raisons de jubiler. Pour la huitième fois sur huit, il a passé le cap des quarts de finale de la Ligue des champions. Le PSG de l'ère Qatar, lui, en est à zéro sur deux.
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