Quotas : Belkacemi avait alerté la FFF

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Mohammed Belkacemi avait alerté le directeur adjoint de la FFF sur le contenu des débats.

La taupe de l’affaire des quotas aura tenu moins longtemps que celle de Knysna. Après les révélations de Mediapart sur l’instauration de quotas ethniques dans le foot français, les dirigeants de la Fédération française de football (FFF) cherchaient l’informateur. La personne qui a enregistré les débats de la réunion du 8 novembre dernier s’est finalement dénoncée mardi soir : il s’agit de Mohammed Belkacemi, conseiller technique national pour le football des quartiers.

D'après les dernières informations de Mediapart, il aurait bien enregistré les débats mais ce n'est pas lui qui aurait transmis directement la bande. Par ailleurs, Belkacemi aurait alerté André Prévosto, directeur général adjoint de la FFF en charge du football amateur, sur le contenu et la nature des débats. Celui-ci n'aurait pas donné suite. Dans un entretien à Infosport, mercredi soir, Belkacemi a confirmé "avoir livré l'enregistrement à la FFF le 9 novembre", sans citer le nom de Prévosto.

Des sanctions contre la taupe ?

Mardi soir, l’information était encore une rumeur. Mercredi matin, la ministre des Sports l'a implicitement confirmée, sur France Inter : "c'est sorti dans la presse, donc je vais avoir un peu de mal à vous démentir". Chantal Jouannoa également jugé utile que la FFF attende la fin des enquêtes avant de prendre d'éventuelles mesures contre Mohammed Belkacemi. Et de poursuivre : "Voyons le contenu global de la mission d'inspection (menée par le ministère) et la mission d'enquête (diligentée par la FFF) pour prendre des décisions. Ce n'est pas illégal en soi d'enregistrer une conversation", a indiqué la ministre tout en déplorant la "méthode".

Mais, désormais, une seule question attise toutes les curiosités à la FFF : pourquoi Mohammed Belkacemi a-t-il enregistré ces conversations ? A quelles fins ? Des élections auront lieu à la Fédération dans moins de six mois pour changer de président. Certains évoquent déjà une manœuvre politique afin de déstabiliser Fernand Duchaussoy, l’actuel "patron" de la FFF.

La ministre des Sports a également envisagé cette hypothèse : "il faut savoir pourquoi il a fait cet enregistrement, pourquoi il ne sort que six mois après, en pleine période préélectorale à la fédération, pourquoi on a pas estimé nécessaire de s'adresser au ministère pour faire part de l'illégalité des méthodes?".

Les auditions continuent

La taupe a été retrouvée mais l’affaire n’est terminée pour autant. Les auditions ont commencé mardi au sein de la FFF pour essayer de faire la lumière sur cette fameuse réunion. François Blaquart, directeur technique national suspendu depuis samedi, Erick Mombaerts, sélectionneur des espoirs et Gérard Prêcheur, directeur de l’Institut national du football (INF) à Clairefontaine ont été auditionnés mardi au siège de la FFF, boulevard de Grenelle à Paris. Laurent Blanc, lui, devrait être entendu en fin de semaine.