Les deux commissions d'enquête mises en place après l'éclatement de l'affaire des quotas, celle menée par les inspecteurs du ministère des Sports et celle diligentée par la Fédération française de football, aboutissent à la même conclusion : il n'y a aucune preuve de la mise en place d'une politique de quotas au sein du football français et il n'y a pas lieu de saisir la justice.
Chantal Jouanno a été la première à s'exprimer mardi. "Les moyens pour limiter les binationaux ont effectivement été débattus", a expliqué la ministre des Sports lors d'une conférence de presse à l'Insep. "Le sujet a été abordé de manière maladroite et déplacée (lors de la réunion du 8 novembre). Il y a des sous-entendus à la limite de la dérive raciste mais il n'y a pas eu de projet d'instauration de quotas".
Quelques heures plus tard, Patrick Braouezec, membre de la commission d'enquête interne de la FFF, a ajouté qu'"aucun élément matériel ne peut démontrer une politique de quota". Le rôle essentiel de la mission du ministère était de déterminer si oui ou non les propos tenus par les participants à la réunion du 8 novembre 2010 constituaient un délit pénal, notamment pour incitation à la discrimination et instauration de quotas. La réponse apportée est donc non.
"Laurent Blanc n'était pas l'organisateur"
La ministre a dédouané le sélectionneur national, Laurent Blanc. "Il n'était pas l'organisateur, le pilote (de la réunion du 8 novembre). Il découvrait le débat sur d'éventuels quotas. Il n'avait aucun avis arrêté sur le sujet", a-t-elle souligné, précisant également que "rien ne permettait de dire qu'il cautionnerait des orientations discriminatoires."
De son côté, Patrick Braouezec a expliqué que Laurent Blanc était "en colère contre lui-même de s'être laissé déborder" lors de cette réunion du 8 novembre. Le sélectionneur, qui ne s'est plus expliqué en public depuis le 30 avril, lendemain de l'éclatement de l'affaire, s'exprimera vendredi, dans le 20 Heures de TF1.
Le sort de Blaquart en suspens
Concernant le directeur technique national François Blaquart, actuellement suspendu de ses fonctions, Chantal Jouanno a expliqué qu'il appartenait au Conseil fédéral de la FFF de "décider de la poursuite ou non de sa mission". François Blaquart est l'auteur d'une des phrases clés de la polémique : "on peut baliser, en non-dit, sur une espèce de quota", avait-il dit lors de la réunion enregistrée à l'insu de ses protagonistes par Mohammed Belkacemi, conseiller technique national pour le football des quartiers.
Outre François Blaquart, André Prévosto, directeur général adjoint de la FFF, risque également d'être sanctionné lors du conseil fédéral exceptionnel qui aura lieu jeudi. Patrick Braouezec a pointé une "faute" de sa part. André Prévosto n'a rien fait de l'enregistrement de la réunion du 8 novembre qui lui avait été remis par Mohammed Belkacemi.
Selon l'AFP, Noël Le Graët, vice-président de la FFF, pourrait réclamer jeudi la démission d'André Prévosto, proche du président actuel Fernand Duchaussoy. Lequel Noël Le Graët devrait être candidat contre Fernand Duchaussoy le 18 juin, lors des élections à la présidence de la FFF...