"Opti Poba est arrivé ici et avant il mangeait des bananes, aujourd'hui il joue titulaire à la Lazio de Rome." Cette phrase incohérente et aux relents racistes prononcée le 25 juillet dernier par le nouveau président de la fédération italienne de football, Carlo Tavecchio, pourrait lui coûter cher.
L'instance de régulation du football européen, l'UEFA, a en effet annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête disciplinaire pour propos racistes. La lutte contre le racisme dans le football est l'une des priorités de l'UEFA et de son président, Michel Platini.
"J'ai adopté trois enfants en Afrique." "Je suis serein et je respecte la décision de l'UEFA", a fait savoir Tavecchio mercredi dans un bref communiqué publié sur le site de la fédération italienne. "Je suis convaincu que je pourrai expliquer également au siège de l'UEFA aussi bien mon erreur que mes vraies intentions." Mais le nouveau président de la "Fédé" italienne, élu le 11 août dernier, va avoir du travail pour s'expliquer. En dehors de l'aspect raciste de sa déclaration, faite lors d'une réunion publique le 25 juillet dernier, pourquoi avoir inventé un nom - Opti Poba, sans doute pour le milieu de terrain de la Juventus Turin, Paul Pogba - et avoir pris l'exemple de la Lazio de Rome, dont certains supporters sont connus pour leur proximité avec les mouvements d'extrême droite ?
Malgré tout, Tavecchio avoue avoir "la conscience tranquille". "J'ai adopté trois enfants en Afrique, j'y possède également une coopérative de culture de tomates et j'ai fait construire deux hôpitaux là-bas", avait-il ainsi rappelé, en clôture de son premier conseil fédéral à Rome. Sera-ce une défense suffisante devant les représentants de l'UEFA ? Pas sûr.