Dimanche, le titre de champion d'Espagne va peut-être se jouer entre le Real Madrid, actuel leader du classement, et le FC Barcelone, troisième. En cas de succès, les Merengue repousseraient leurs rivaux catalans à sept longueurs. Mais, au-delà de l'intérêt sportif, très élevé cette année, ce clasico retour aura un fort avant-goût de Mondial, à moins de trois mois du coup d'envoi de la compétition.
Neymar, le messie brésilien. Il est la star attendue du prochain Mondial, le visage de la sélection brésilienne, dont tout le monde attend monts et merveilles l'été prochain. Transféré l'été dernier de Santos au Barça, le jeune prodige - il n'a que 22 ans - a pris un risque en quittant son pays pour la Catalogne à un an de la Coupe du monde. Son adaptation au jeu du Barça, où tout ne tourne pas autour de lui, n'a pas forcément été simple. Ses blessures et l'affaire qui a suivi son transfert ont compliqué les choses. Ses statistiques s'en ressentent : il n'a marqué que 12 buts en 29 apparitions, même s'il a parfois été décisif, comme lors du clasico aller. Plus efficace placé dans l'axe, il occupera ce poste avec la Seleçao, où il possède un statut d'incontournable, renforcé par la dernière Coupe des confédérations, qu'il a survolée de tout son talent.
Messi, le guide argentin. Un Mondial au Brésil, c'est forcément aussi un événement pour l'Argentine, le grand rival. Proche de ses bases, l'Albiceleste ne rêve que d'une chose : conquérir un troisième titre mondial qui la fuit depuis 1986. A l'époque, elle avait été guidée par Diego Maradona. Cette année, ce sera Messi. Les Argentins veulent oublier le traumatisme de 2010, quand ils avaient été humiliés par l'Allemagne en quarts de finale (4-0). Ils pourront compter sur un Messi peut-être plus frais, du fait de sa blessure hivernale. Après quelques semaines au ralenti, la "Pulga", devenue le week-end dernier le plus grand buteur de l'histoire du Barça, semble retrouver son niveau. C'est évidemment une bonne nouvelle pour le club catalan, mais aussi pour l'Argentine...
Ronaldo, l'icône portugaise. Ça fait cinq ans que ça dure. A chaque duel entre le Real et le Barça, leur match dans le match alimente la chronique : Messi face à Ronaldo, Ronaldo face à Messi. Cette saison, le Portugais, Ballon d'Or en janvier dernier, affole encore les statistiques, avec 41 buts en 37 matches avec le Real, sans oublier son fameux triplé contre la Suède de Zlatan Ibrahimovic lors du barrage retour de la Coupe du monde, en novembre dernier. 2014, encore une année "CR7" ?
Benzema, le buteur français. Au côté de Ronaldo, le Real pourra compter sur les deux autres forces de son attaque mitraillette : Gareth Bale et Karim Benzema. Si le premier ne disputera pas la Coupe du monde - il est, comme Ryan Giggs, victime de la malédiction des joueurs gallois, dont la sélection compte trop peu de grands joueurs pour pouvoir espérer participer au Mondial -, le second semble avoir retrouvé son instinct de chasseur de buts. Il est également redevenu essentiel en équipe de France, avec quatre buts sur les cinq dernières sorties des Bleus, dont un inscrit contre l'Ukraine en barrages. Sa réussite est telle que le débat autour de sa titularisation en équipe de France n'en est quasiment plus un.
Xavi, Iniesta et les autres, les maîtres espagnols. S'il pourrait y avoir trois internationaux brésiliens (Neymar, Dani Alves et Marcelo), deux Argentins (Messi et Angel di Maria), deux Portugais (Ronaldo et Pepe) et deux Français (Benzema et Raphaël Varane), le pays le mieux représenté lors de ce clasico sera fort logiquement l'Espagne, championne du monde en titre. Les deux grands clubs espagnols fournissent en effet l'ossature de la Roja, à commencer par ses deux maîtres à jouer au milieu du terrain, Xavi Hernandez et Andres Iniesta, les "tauliers" du Barça. En tout, ce sont sept joueurs habituels de l'Espagne qui devraient être alignés dimanche : Victor Valdes, Jordi Alba, Iniesta, Xavi, Sergio Busquets et Pedro côté Barça, Sergio Ramos et Xabi Alonso côté Real. Le Croate Luka Modric ou le Chilien Alexis Sanchez pourraient également donner une coloration internationale à ce clasico. A quelques exceptions près (Bale, Carvajal et peut-être Isco), l'ensemble des joueurs qui participeront à ce 226e clasico devraient d'ailleurs se retrouver sur les pelouses brésiliennes l'été prochain...
LE MATCH ALLER - Neymar réussit son premier clasico