Real-Barça, un remède contre la crise

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COUPE DU ROI - Frappée par la crise économique, l’Espagne s’offre une parenthèse footballistique.

L’Espagne a été frappée de plein fouet par la crise économique. Recul du PIB, baisse du pouvoir d’achat et près de 22 % de chômage dans tout le pays. Tous les paramètres sont au rouge de l’autre côté des Pyrénées mais ces derniers jours, on oublie la crise et on ne parle plus que de football. Place au clasico, place à la finale de la Coupe du Roi entre le Real Madrid et le Barça, mercredi (21h30). Le foot, comme une parenthèse aux problèmes économiques des Espagnols.

Du pain et des jeux

"Les Espagnols ne rateront pas une miette du match de mercredi soir", assure Pablo Polo, journaliste au quotidien Marca, contacté par Europe1.fr. "Le Real et le Barça sont actuellement les deux meilleures équipes du monde. Et cette année, les fans de foot sont gâtés puisqu’il y a quatre clasicos en l’espace de 18 jours".

Un sentiment partagé par Bernardo Marin, journaliste au quotidien El Pais : "les bars seront pleins ce soir à Madrid. Vous ne trouverez aucune place pour voir le match, les réservations sont complètes partout où il y a un écran géant". Et de poursuivre : "en ces temps de crise, les gens essaient de penser à autre chose. Le foot leur offre cette chance".

90 minutes pour oublier

La finale de la Coupe du Roi, qui aura lieu mercredi soir (21h30) entre les deux meilleurs ennemis du foot espagnol, tombe en plus en pleine semaine sainte. "C’est les vacances pour les Espagnols", explique Henry de Laguérie, correspondant d’Europe 1 en Espagne. "Comme la finale est à Valence, de nombreux supporters vont faire le déplacement de Barcelone et de Madrid. Ce déplacement, c’est un peu leurs vacances". Le budget familial passe dans le foot. Quitte à dépenser 450 ou 500 euros pour un billet au marché noir pour assister au match.

"Ce match offre une parenthèse aux Espagnols", estime Pablo Polo, journaliste à Marca. Et de poursuivre : "c’est une manière de s’échapper, d’oublier les problèmes quotidiens, de déconnecter pendant 90 minutes. Et puis, le football a toujours été à part en Espagne. Ce n’est pas qu’un passe-temps, c’est une véritable passion. Les gens déchargent leurs soucis sur le foot en vibrant pour leur équipe, et parfois, malheureusement, de manière un peu trop agressive".

La crise sur toutes les lèvres

Le football serait donc un remède miracle à la crise économique. Mais une potion bien éphémère pour Bernardo Marin, journaliste pour le quotidien El Pais : "la crise est une explication à tous les maux de la société. Certes, ces quatre clasicos vont offrir quatre superbes soirées aux Espagnols, mais une fois le match terminé, les gens replongeront dans leur quotidien. Un quotidien encore plus dur à supporter si l’équipe qu’on soutient s’incline…"

Autour du stade à Valence, à Barcelone, à Madrid et un peu partout en Espagne, tout le monde aura donc les yeux rivés, mercredi, sur l’acte II du clasico. Le lendemain du match est un jour férié (jeudi saint, nldr). Pour le vainqueur, ça sera la fête jusqu’à l’aube. Les perdants, eux, se consoleront avec la Ligue des champions, la prochaine étape des confrontations entre les deux équipes.