"Un dispositif de sécurité draconien." Voilà ce qu'a promis le ministre de l'Intérieur espagnol, Fernandez Diaz, à l'occasion du clasico entre le Real Madrid et le FC Barcelone, prévu samedi en fin d'après-midi, sans doute le match de football de clubs le plus médiatisé au monde.
"Nous aurons un dispositif de sécurité draconien pour des raisons évidentes, mais à l'heure où je vous parle, les circonstances ne justifient pas que le match soit reporté", a estimé le ministre Fernández Díaz au micro de la radio catalane Rac1, un peu moins de cinq jours après les attentats de Paris qui ont fait 129 morts et 352 blessés selon le dernier bilan. Le ministre, qui a voulu transmettre "un message de sérénité et de tranquillité", a affirmé qu'il "y aurait des renforts, d'importants effectifs de sécurité pour contrôler non seulement les accès au stade mais également les abords et les moyens de transports empruntés par les 'aficionados' pour assister au match".
Triple cordon de sécurité, 1.500 policiers ? Fernandez Díaz n'a pas détaillé ce dispositif exceptionnel mais la presse espagnole a assuré qu'il y aurait un triple cordon de sécurité autour du stade Santiago-Bernabéu de Madrid et que plus de 1.500 policiers seraient déployés. Le ministre assure "catégoriquement" que le report du match n'est pas encore envisagé, "à l'heure qu'il est". Mais "que personne ne doute que si les circonstances (l'exigeaient), la priorité serait de préserver la vie des personnes".
Mardi soir, le match amical qui devait opposer l'Allemagne aux Pays-Bas à Hanovre a été annulé moins de deux heures avant le coup d'envoi en raison de "risques pour la sécurité". La rencontre Belgique-Espagne a également été annulée à cause de la menace terroriste. Le clasico, qui devrait rassembler 81.000 spectateurs au stade Bernabeu à Madrid, doit faire l'objet mercredi d'une réunion extraordinaire de la commission antiviolence au siège du ministère de l'Intérieur.
Le stade Bernabéu a déjà été le théâtre d'un attentat. Le 1er mai 2002, avant la demi-finale retour de Ligue des Champions entre le Real et le Barça, une voiture piégée de l'organisation séparatiste basque ETA avait explosé aux abords du stade, blessant 17 personnes, mais le match avait été maintenu.
La Ligue est confiante. "La police contrôlera et je suis certain que nous serons en totale sécurité", a estimé le président de la Ligue professionnelle espagnole, Javier Tebas. "L'Espagne a déjà été visée par le terrorisme djihadiste (à Madrid en 2004, des explosions dans des trains de banlieue avaient fait 191 morts et près de 2.000 blessés, ndlr) mais je crois que c'est une question que la police doit gérer. Quand il arrive n'importe où en Europe des événements de l'ampleur de ceux de Paris, des mesures sont prises dans tous les pays. Evidemment, il faut prendre des mesures cette semaine pour garantir davantage de sécurité pour tout le monde. C'est un domaine où la police sait quoi faire."
Interrogé pour savoir si un hommage serait rendu aux victimes des attentats lors du clasico, Tebas a précisé que des minutes de silence avaient déjà été organisées le week-end dernier lors de rencontres de deuxième division et que la Ligue ne prévoyait pas de nouvelles actions.