La sanction était attendue et elle a été annoncée lundi après-midi dans la presse espagnole. Le quotidien sportif Marca, généralement bien informé quand il s'agit du Real Madrid, annonce que Zinédine Zidane, entraîneur ô combien médiatique de l'équipe réserve du club madrilène, est suspendu trois mois pour absence du diplôme requis.
Depuis le début de la saison, "Zizou", ancien assistant de Carlo Ancelotti, coach actuel du Real, utilisait un prête-nom pour pouvoir entraîner la Plantilla du Real, qui évolue en Segunda B, soit la 3e division espagnole. Or, la licence de niveau 3 est requise pour diriger un club à ce niveau de compétition. Or, Zidane ne dispose que de la licence UEFA A, équivalente au niveau 2. La Fédération française de football (FFF), auprès de laquelle il poursuit sa formation, doit encore valider des heures de pratique, nécessaires à l'obtention du niveau 3 d'ici le printemps prochain.
"J'ai toujours essayé de faire les choses dans les règles."Dans un entretien publié vendredi sur le site du quotidien Le Figaro, Zidane justifiait son désir d'achever sa formation d’entraîneur en France. "Cela fait trois ans que je suis en train de passer mes diplômes en France", explique-t-il. "Je pouvais les passer en trois mois en Espagne. Or, justement, ce qui m'intéressait était de continuer à me former en France. J'y avais suivi ma formation de footballeur, je voulais m'y former comme entraîneur. Je suis français. J'ai toujours essayé de faire les choses dans les règles."
L'ancienne star des Bleus se dit victime d'une sorte de cabale. "Il y a des envieux partout", considère "Zizou". "En Espagne et ailleurs. Celui qui a porté plainte a trouvé le moyen que l'on parle de lui sur mon dos. Beaucoup d'autres entraîneurs sont dans mon cas et personne ne dit rien. Le syndicat des entraîneurs espagnols le sait, et sa position signifie : 'si on pointe Zidane du doigt, il faudrait alors pointer tous les autres'". Le président de la fédération française de football, Noël Le Graët, a confirmé à Europe 1 que la FFF avait envoyé une lettre à son homologue espagnole pour défendre Zidane.
Vendredi, le président de l'Union nationale des entraîneurs et cadres techniques professionnels du football (Unecatef), Joël Muller, avait déjà volé au secours de l'icône. "Je ne comprends pas le procès qui est fait à Zinédine", avait-il insisté, toujours sur LeFigaro.fr. "Il est actuellement dans sa dernière phase de formation au métier d'entraîneur, en France. Selon la législation européenne du travail et le Code du travail appliqué par l'UEFA, il peut exercer le métier d'entraîneur partout en Europe, dès lors qu'il justifie d'une formation en cours."
Cette suspension, aux conséquences toutes relatives, met surtout un coup de frein symbolique à la carrière d'entraîneur de Zidane, qui se rêve un grand destin sur un banc de touche.