Retour à la vie (presque) normale pour les athlètes français

Reçus en grande pompe lundi à l'Elysée, les athlètes français vont, pour certains d'entre eux, retrouver un quotidien moins fastueux.
Reçus en grande pompe lundi à l'Elysée, les athlètes français vont, pour certains d'entre eux, retrouver un quotidien moins fastueux. © REUTERS
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et Simon Ruben , modifié à
REVERS DES MEDAILLES - Après une semaine faste conclue par une réception à l’Elysée, les athlètes français retrouvent leur quotidien. Avec de fortes disparités.

Malgré leurs bonnes performances aux championnats d’Europe de Zürich, les athlètes français savaient qu’ils ne pourraient pas compter sur cette semaine de compétition pour arrondir leur fin de mois. Pour les médaillés comme pour les autres, la règle est la même : leur fédération, la FFA, ne leur versera pas de prime.

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"On fait comme on peut". Pour certains pourtant, cela n’aurait pas été du luxe. Environ la moitié des 69 engagés possède un métier en dehors de l’athlétisme. C’est le cas de Yohann Decimus, demi-finaliste sur 400 mètres haies. Le hurdler est pion dans un collège, pour un salaire de 1.200 euros qui lui permet tout juste de vivre et de financer son équipement et ses entraînements. "On le sait très bien, l’athlétisme n’est pas un sport qui fait vivre tous les athlètes", explique, fataliste, l’athlète, interrogé par Europe 1. "Ça en fait vivre un certain nombre, après, pour le reste, on fait comme on peut. Moi pour le moment, je travaille dans un collège donc c’est un peu comme ça que je me fais un petit peu d’argent. Mais je pense que c’est pareil pour tout le monde", conclut-il sans amertume.

"Il faut essayer de ne pas trop y penser". Il y a ceux, aussi, qui jouissent d’un statut d’athlète professionnel, sous l’égide de la Ligue nationale d’athlétisme. Ces 24 là, dont tous n’étaient pas à Zürich, sont rémunérés, mais là encore, on est loin du pactole. Mélina Robert-Michon, médaillée d’argent du lancer de disque à Zürich, est ainsi payée 1.300 euros mensuels. Un statut précaire, lourd à supporter. "C’est des contrats qui sont renouvelables tous les ans, en fonction des résultats, donc voilà. On n’a pas beaucoup le droit à l’usure, donc", assure celle qui est aussi vice-championne du monde en titre de sa spécialité. "Justement, il ne faut pas que ça tombe trop dans le stress par rapport à ça. Il faut essayer de ne pas trop y penser", explique-telle.

Mélina Robert-Michon (930x620)
Diniz gare de Lyon (930x620)

Des contrats avec des organismes publics. D’autres, mieux lotis, bénéficient de contrats avec des organismes publics, qui leur permettent de s’entraîner à temps plein, la conscience tranquille. Jimmy Vicaut, spécialiste du 100 mètres blessé en séries en Suisse, ou Benjamin Compaoré, champion d’Europe du triple saut, sont ainsi sous contrat avec les douanes françaises. "Ces contrats permettent aux athlètes de poursuivre leur carrière dans de bonnes conditions et de favoriser leur insertion professionnelle", précisent les Douanes sur leur site internet. "Ils perçoivent un salaire, bénéficient d’une couverture sociale, de garanties statutaires en matière d’accidents survenus lors de leurs activités sportives". Autre avantage : "des actions de formation et de préparation aux concours administratifs". De son côté, Yohann Diniz, champion d’Europe et désormais recordman du monde du 50 km marche, est ambassadeur de La Poste.

L’exception Lavillenie. Malgré tout, dans certaines disciplines phares, être médaillé européen permet d’ouvrir les portes de compétitions rémunérées. La sprinteuse Myriam Soumaré, forte de ses deux médailles d’argent, sur 100 mètres et 4x100 mètres, va d’ailleurs participer dès dimanche au meeting de Birmingham contre plusieurs milliers d’euros. On reste quand même loin du perchiste Renaud Lavillenie, qui touche lui 100.000 euros de prime d’engagement par concours. Une exception.