Rétro sport 2012 : souvenirs, souvenirs

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MULTISPORTS - Rédaction et consultants piochent parmi leurs souvenirs de l'année 2012.

"Les spectateurs du stade olympique de Londres ont cru voir double, même triple. Trois éclairs ont illuminé la capitale londonienne. Trois éclairs venus de Kingston, Jamaïque. Trois éclairs qui ont une nouvelle fois changé l’histoire de l’athlétisme. Car, oui, il s’agit d’histoire lorsque l'on évoque Usain Bolt. L’homme le plus rapide du monde a réussi l’exploit de conserver ses titres olympiques de Pékin sur 100, 200 et 4X100m. Le tout sans forcer, malgré l’émergence de son compatriote Yohan Blake, champion du monde l’an passé à Daegu. Génie sur les pistes, showman en dehors, le gamin de Sherwood Content a confirmé - si quelqu’un en doutait encore - qu’il est LE meilleur sprinteur de tous les temps, même devant l’Américain Carl Lewis. Au sommet de son art, Usain Bolt écrit encore sa légende, avec en ligne de mire les prochains JO de Rio en 2016. Bolt aura alors 30 ans. Un âge où la foudre peut encore frapper..."

"Ce qui m'a marqué le plus cette année, c'est le retour de Bolt. Pour moi, c'est le champion toutes catégories de l'humanité. Car la course, et le 100 m en particulier, est l'expression athlétique la plus marquante. En football, il y a l'immense confirmation de Lionel Messi, qui, avec des moyens physiques restreints, réussit à faire des choses extraordinaires. Et le faire cinquante fois par an avec une telle régularité au fil des saisons, c'est très fort. L'équipe de Montpellier, aussi, avec des moyens ordinaires, a remporté le titre de champion en devançant notamment le fabuleux Paris Saint-Germain."

"18 Juillet 2012. 16e étape du Tour de France 2012. Les organismes sont déjà usés dans le peloton après deux semaines de course alors que se dresse l'étape reine des Pyrénées. Aubisque, le Tourmalet, Aspin et Peyresourde au programme, quatre cols mythiques du massif franco-espagnol. La course des leaders est cadenassée par la Sky du maillot jaune Bradley Wiggins et la victoire d'étape se jouera entre les échappés. L'histoire retiendra la victoire de Thomas Voeckler, sa deuxième sur le Tour 2012. Mais ma mémoire retiendra un événement plus anecdotique : les larmes du français Brice Feillu, coureur seulement connu des initiés. Vainqueur d'étape sur le Tour 2009 à Andorre-Arcalis, il n'a pas su ensuite confirmer les grands espoirs placés en lui. Revanchard, il est dans la bonne échappée ce 18 Juillet mais sera lâché dans la dernière ascension par son compatriote et chouchou des Français. Au mental, il termine alors à la 5e place. Anecdotique ce jour-là, sauf pour les rares à le suivre après la ligne d'arrivée. Au micro, le coureur craque, fond en larmes, et quitte sa carapace de sportif pour dévoiler l'homme derrière. Les larmes aux yeux et sévère avec lui-même au moment d'analyser sa course, il a offert un vrai moment d'émotion aux quelques "privilégiés" qui l'ont écouté. Un moment rare qui aura marqué mon année 2012."

"Je retiens les Jeux et durant les Jeux, la victoire de Renaud Lavillenie. Quand on est dans un pays où les médailles d'or sont rares pour les athlètes (il n'y a eu que huit garçons qui ont été champions olympiques en 112 ans), c'est forcément marquant. Lavillenie a marché totalement dans les traces de (Pierre) Quinon. Qui aurait pu penser que ces deux Allemands se hisseraient à cette hauteur, même s'ils l'avaient déjà fait quelques semaines auparavant aux championnats d'Europe ? La perche olympique, c'est toujours entre l'éblouissant et le drame. C'est une pièce de Corneille."

"Plus petit, on a tous un jour joué avec des plus grands. Comme personne ne voulait aller dans les cages, le plus petit était désigné d'office volontaire. Mais dans un élan d'optimisme démesuré, ce dernier disait toujours : "je suis goal volant alors", sous-entendu "je monterai souvent pour jouer devant". A chaque fois, c'était la même histoire, le petit montait et son équipe prenait un but sur une contre-attaque. Le 22 septembre dernier, le gardien du Toulouse FC Ali Ahamada a vengé tous ces goals volants. En marquant à la 96e minute du match contre Rennes, non seulement il a obtenu le point du nul (2-2) pour son équipe, mais il a réalisé un authentique exploit. Cela faisait 16 ans qu'un gardien de but n'avait plus marqué en championnat. Cela faisait aussi très longtemps qu'on avait plus vu un footballeur communier autant avec son public."

"Comme toujours (2009 excepté), Roger Federer a quitté Roland-Garros battu. Emporté par le vent et la volonté de fer de Novak Djokovic, le Suisse a semblé baisser les bras (encore une fois). Allait-il jamais remporter un 17e titre du Grand Chelem, lui qui attendait depuis janvier 2010 ? La réponse n'a pas tardé : Wimbledon 2012. Un (nouveau) chef-d’œuvre en trois parties : un troisième tour homérique face à Julien Benneteau avec un débours de deux sets remontés, une demi-finale en guise de revanche face à Djokovic et une finale enlevée de haute lutte contre Andy Murray, le héros britannique, après avoir été mené un set à zéro. Le tout agrémenté de gestes de classe qui font passer le tennis au rang des arts. Federer est entré en août dernier dans sa 32e année. En 2013, profitons (encore) de lui tant qu'il est encore temps."