ROLAND-GARROS - La Française est éliminée par Nadia Petrova, au troisième tour.Cruelle désillusion, et grosse frustration pour Aravane Rezaï. La Française nourrissait de grosses ambitions, amplifiées par son titre à Madrid, sur la terre battue de Roland-Garros. Las, dès son premier vrai test, contre Nadia Petrova au troisième tour, son aventure a pris fin. A l'issue d'un match qu'elle aurait pu gagner, certes, avec notamment trois balles de match manquées à 5-4 dans la troisième manche, mais qu'elle a finalement perdu, et c'est bien cela que l'histoire retiendra. Samedi, peu après 13 heures, la Stéphanoise a repris son marathon entamé la veille au soir et interrompu à 7-7 dans le set décisif après avoir, elle aussi, écarté trois balles de match avant que la nuit ne tombe. Comme à la fin du premier acte, elle a été incapable de remporter sa mise en jeu. Menée 7-8, elle a réussi un excellent jeu de retour qui lui a permis d'entretenir le suspense (8-8). Mais la deuxième fois, le service de la grande Russe, celle-là même qui a servi le plus d'aces sur le circuit féminin en 2009 (146), a fait la différence et mis fin aux espoirs de la Française.Interrogée sur un surplus de pression engendré par ses récentes performances, Rezaï a tenu à immédiatement couper court aux excuses. "On veut toujours bien faire à Roland-Garros, a-t-elle expliqué dans le studio de France Télévisions. C'est vrai que c'est un peu plus difficile à gérer, mais la pression elle est là pour moi et pour mon adversaire. Ça fait partie de mon boulot, je suis une joueuse professionnelle et il faut savoir la gérer." Digne dans la défaite, la protégée de Patrick Mouratoglou pourra néanmoins nourrir des regrets au vue de sa performance sur le court Philippe-Chatrier. Lente à se mettre en action la veille (2-5), elle avait réussi en haussant son niveau au fil des jeux à renverser la tendance (7-6). Travailler le serviceMoins en réussite dans la manche suivante perdue (4-6), elle aura donc été à trois reprises à un point de retrouver Venus Williams en huitièmes de finale, une Américaine qu'elle avait surprise en finale de Madrid quinze jours plus tôt. Trois balles de match pas très bien négociées et la suite est connue, un échange de breaks et de débreaks interminable, la Française cédant ses quatre dernières mises en jeu du match, les deux dernières samedi où elle ne sera revenue fouler le court que pendant quatre jeux. Souvent étincelante en retour, et dominatrice dans le jeu, Rezaï ne doit pas chercher bien loin la raison de son échec: le service. Avec une mise en jeu plus performante, elle aurait franchi l'obstacle russe sans sourciller. Elle connaît donc son axe prioritaire de travail si elle veut, un jour, voir très grand dans les levées du Grand Chelem."Il faut se remettre au travail, repartir de nouveau", lâcha-t-elle devant les caméras. Joueuse de gros tempérament, forgé dans un apprentissage du tennis à la dure, Rezaï a tout dans sa raquette pour continuer son ascension vers les sommets. Dix-neuvième mondiale à 23 ans et avec une marge de progression encore évidente, la Française a du temps devant elle. Roland-Garros pourrait devenir un jour son jardin, mais pour cette année c'est terminé.