La Fédération française de tennis (FFT) a reçu un soutien de poids, mercredi, dans la lutte d'influences qu'elle mène pour faire entériner son projet d'extension du stade Roland-Garros. Au sortir d'un entretien avec le président de la FFT, Jean Gachassin, le Premier ministre, Manuel Valls, a en effet "confirmé le plein soutien du gouvernement à tous les volets" du projet d'extension du site défendu par la Fédération et "son attachement à ce qu'il puisse aboutir dans les meilleurs délais". "L'Etat donnera en conséquence son accord à l'ensemble des procédures relevant de sa compétence dans les prochaines semaines, afin de permettre rapidement un début des travaux" d'agrandissement du stade de la Porte d'Auteuil, peut-on lire dans un communiqué publié dans la soirée de mercredi par Matignon.
Une fin de non-recevoir pour Royal. Le Premier ministre oppose ainsi une fin de non-recevoir à sa ministre de l'Ecologie Ségolène Royal. Un rapport d'experts publié mi-février par les services de la n°3 du gouvernement avait en effet conclu à la "faisabilité" du projet alternatif de modernisation du site, défendu par des associations pour préserver l'intégrité du Jardin des Serres d'Auteuil, à Paris. Le projet alternatif propose de recouvrir une bretelle d'accès de l'autoroute A13, ce qui permettrait de préserver un jardin botanique devenu emblématique pour la défense de la biodiversité et du patrimoine naturel, alors que Paris doit accueillir en fin d'année la Conférence du Climat. L'Icomos, conseil de l'Unesco qui œuvre à la conservation des monuments et des sites historiques dans le monde, estime que le site serait "gravement menacé dans son intégrité paysagère et botanique" si le projet de la FFT devait être entériné.
L'argument des Jeux olympiques. Manuel Valls voit lui dans la modernisation proposée par la FFT "un révélateur de la capacité de la France à faire aboutir des projets stratégiques et emblématiques, au travers de grands évènements sportifs internationaux, notamment les Jeux olympiques", auxquels Paris pourrait prochainement se porter candidate pour l'édition 2024. Cet argument des Jeux olympiques, la maire de Paris, Anne Hidalgo, soutien du projet de la FFT, l'a également repris à son compte. "A l'heure où Paris envisage de s'engager dans une candidature aux Jeux olympiques de 2024, un tel retard pris dans l'extension de Roland-Garros serait un très mauvais signal envoyé au CIO. Il réduirait considérablement nos possibilités de l'emporter", considère-t-elle.
Vers un jeu décisif à l'Elysée ? Malgré le soutien de Matignon, la partie ne semble pas encore gagnée pour la FFT. Ségolène Royal devrait en effet évoquer ce dossier épineux auprès du président de la République, François Hollande. "On savait depuis le début que Manuel Valls était opposé à Ségolène Royal sur ce dossier. Ça ne va pas en rester là, ce n'est pas parce qu'il y a des mouvements de menton de Manuel Valls que le projet va être entériné", a réagi Denez l'Hostis, le président de France Nature Environnement, opposé au projet de la FFT. Une réunion de la Commission supérieure des sites sur le sujet, présidée par Ségolène Royal, est prévue le 10 mars.
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