Roland-Garros : les joueurs partagés

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avec AFP et Corinne Boulloud , modifié à
TENNIS - Les joueurs, anciens ou actuels, sont divisés sur la future localisation de Roland-Garros.

Dimanche, Roland-Garros va peut-être quitter Paris. L'assemblée générale de la Fédération française de tennis (FFT) va en effet devoir trancher sur la future localisation du deuxième tournoi du Grand Chelem (dans le calendrier). Le site actuel, Porte d'Auteuil, est en compétition avec Versailles, Marne-la-Vallée et Gonesse.

Dernier vainqueur français du tournoi chez les hommes, en 1983, Yannick Noah conçoit difficilement que "Roland" puisse avoir lieu ailleurs que dans le XVIe arrondissement, où il se dispute depuis 1928. "T'imagines, un Français, n°2 mondial, qui jouerait à Trifouillis-les-Oies, ce ne serait pas cool, ce serait mieux qu'il joue sur la terre des Mousquetaires", a reconnu Noah au micro d’Europe 1. "C'est mon côté français, j'aime bien les traditions."

"Il faut se saigner pour rester sur place", explique Noah :

D'autres anciens vainqueurs se sont publiquement prononcés pour un maintien sur le site de la Porte d'Auteuil. C'est le cas notamment du n°1 mondial, Rafael Nadal, vainqueur à cinq reprises. La n°1 française Marion Bartoli défend également le dossier parisien. "Pour moi, Roland-Garros, c'est la Porte d'Auteuil", confie-t-elle. Je n'arrive pas l'envisager ailleurs, c'est tellement ancré. J'aurais l'impression de jouer un autre tournoi."

Sa compatriote Alizé Cornet, qui pourrait disputer cette année son septième Roland-Garros à seulement 21 ans, est sur la même ligne, même si elle considère que rester à Paris n'est pas une solution viable à long terme. "Pour moi, Roland-Garros, c'est là-bas (Porte d'Auteuil) et nulle part ailleurs. Mais je suis lucide et je pense que, dans le futur, notre place est ailleurs, même si ça me déchire le cœur de le dire."

"Il va falloir s'agrandir", estime Cornet :

A l'instar de la Niçoise, plusieurs joueurs français sont écartelés entre nécessaire modernité et inévitable nostalgie. "Partir, c'est l'opportunité de grandir et se mettre au niveau des autres, voire beaucoup mieux", estime ainsi Jo-Wilfried Tsonga. "Rester, c'est la nostalgie. J'ai toujours joué là et j'y jouerai toujours. Ce serait dommage de laisser ce stade à l'abandon."

Interrogé, dans L'Equipe de vendredi, sur la question de la reconversion éventuelle du site, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, annonce avoir déjà un plan en tête. "J'ai évidemment une idée, mais permettez-moi cette confidence, je n'ai aucune envie de devoir, dimanche prochain, la présenter aux Parisiens." La compétition entre les sites - et notamment entre Paris et Versailles - est si serrée que la décision finale pourrait être reportée et annoncée dans les trois mois lors d'une assemblée générale extraordinaire.