TENNIS - La possible délocalisation du tournoi de Roland-Garros est toujours d'actualité. Le projet d'extension de Roland-Garros vers le stade Georges-Hébert désormais "dans l'ornière", la délocalisation du tournoi est plus que jamais d'actualité, même si d'autres voies sont encore à l'étude. Gilbert Ysern, le directeur général de la Fédération française de tennis (FFT), fait un constat qui n'est pas nouveau mais de plus en plus précis: le tournoi du Grand Chelem français doit impérativement s'agrandir afin de répondre à la demande des différentes populations qu'il accueille, à commencer par les joueurs et le public. "On s'interdit tout affect à ce niveau-là (la délocalisation), même si ce serait un vrai crève-coeur de quitter cet endroit", a dit Gilbert Ysern. Une décision devrait être prise d'ici à mi-février 2011, date de la prochaine assemblée générale de la FFT, qui devra se prononcer de manière définitive. "Sur les dix dernières années, les trois autres tournois du Grand Chelem ont progressé alors que nous, non, notamment sur l'accueil des joueurs en terme d'infrastructures. Le statut du tournoi n'est pas en cause mais sa crédibilité, oui", a expliqué Gilbert Ysern lundi à des journalistes. L'extension ne relève pas de la fantaisie mais de la pérennité du tournoi. C'est un énorme enjeu. On sait que Roland-Garros ne peut pas rester tel qu'il est. A partir de là, il y a deux solutions, ou on pousse les murs, ou on déménage." Quatre projets "très sérieux" de délocalisation Concernant une éventuelle délocalisation, Gilbert Ysern a parlé d'une dizaine de pistes dont "quatre projets très sérieux: Marne-la-Vallée, l'hippodrome d'Evry, Versailles et Gonesse". Au niveau de la différence de coût entre l'extension et le déménagement, il a précisé que c'était "du simple au triple", chiffrant l'extension à 200 millions d'euros. "Dans un cas comme dans l'autre, c'est une décision historique et très lourde", a-t-il dit. Gilbert Ysern a précisé que le projet Hébert était "mis en sommeil" car trop loin du site dont il est séparé par les serres d'Auteuil. Il a évoqué la possibilité de gagner du terrain sur une clairière du bois de Boulogne ou encore au fond du stade, derrière le court Suzanne-Lenglen. Autre possibilité, "sortir du site le centre national d'entraînement et des bureaux de la fédération et la création d'espaces en sous-sol", afin de gagner de la place. Le directeur général a aussi abordé la question d'un court central couvert, évoquant la destruction puis la reconstruction du Lenglen qui passerait de 10.000 à 15.000 places ou la couverture de l'actuel central Philippe-Chatrier. "Dans le peloton des quatre échappés que sont les Grands Chelems, on a un peu de mal à suivre le train imprimé par les trois autres", a conclu l'ancien directeur d'ASO, la société organisatrice du Tour de France. Un constat qui pousse aujourd'hui la FFT à envisager de quitter son site historique de la Porte d'Auteuil.