On attendait Lionel Messi. On a eu Sergio Romero. Au bout d’une soporifique demi-finale, le gardien argentin a déployé sa grande carcasse pour stopper deux tirs au but néerlandais. Et envoyer son pays en finale de la Coupe du monde. "Les penalties, c'est avant tout une question de chance, c'est une réalité. J'avais confiance et grâce à Dieu tout s'est bien passé", a-t-il réagi après le match. Une belle revanche pour un homme qui a passé l’année… sur le banc de Monaco.
A son arrivée sur le Rocher, en août 2013, le scepticisme était de mise. Que venait faire là le gardien de la Sampdoria ? La suite de la saison a donné raison aux sceptiques : "El Chiquito" (1m92, tout de même) n’a joué que trois petits matchs en Ligue 1, et six dans les coupes nationales (face à Vannes ou aux amateurs de Chasselay, par exemple…) Au début de la Coupe du monde, le peuple argentin était donc logiquement inquiet de partir à la conquête d’une troisième étoile avec un gardien à cours de rythme et de compétition. Il a très vite été rassuré.
Sergio Romero se détend parfaitement sur la frappe de Sneijder.
Lors de la phase de poules, les coéquipiers de Messi, englués dans la défense de la Bosnie, s’en sont remis aux arrêts décisifs de leur gardien pour s’imposer, dans la douleur (2-1). Rebelote contre l’Iran (1-0). "Quand je suis dans les buts, je défends ma famille et tous les Argentins. (...) Je n’aime pas prendre de buts. Si les attaquants se présentent face à moi, je fais en sorte que le ballon n’entre pas, parce que c’est un coup porté à un Argentin", a expliqué Sergio Romero au micro de la radio argentine La Garganta Poderosa. Un patriotisme récompensé en demi-finale de Coupe du monde.
Peu sollicité durant la partie, le champion du monde des moins de 20 en 2007, également médaillé d'or olympique l'année suivante à Pékin, a fait la différence lors de la séance des tirs au but. Un exercice qu’il a pu travailler, ironie de l’histoire, avec… Louis Van Gaal, le sélectionneur néerlandais, qui l’a entraîné à l’AZ Alkmaar, de 2007 à 2011 (photo). "J'ai appris à Romero comment arrêter les penalties. Alors, ça fait mal", a lâché ce dernier après la défaite des Oranje.
Face à Ron Vlaar et Wesley Sneijder, Sergio Romero s’est détendu de tout son long. Sa joie démonstrative en disait beaucoup. Le héros, c’est lui. L’Argentine, pas très enthousiasmante depuis le début du tournoi - un euphémisme - est en finale de la Coupe du monde, et c’est grâce à lui. Avant le début de la compétition, on lui avait demandé ce qu’il pensait d’une éventuelle finale au Maracana, le 13 juillet prochain : "ce serait de la folie !" Ça l'est Sergio, ça l'est.
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