L'action Playstation* : Le Barça n'y arrive plus. Le jeu à une touche de balle, fait de redoublements de passe, qui a permis aux Blaugrana de tout remporter ces dernières années, semble enrayé. Comme un symbole, c'est une perte de balle de leur maître à jouer, Xavi, qui a abouti au deuxième but du Real Madrid, celui qui a permis aux Merengue de faire définitivement le break lors de cette demi-finale retour de Coupe du Roi, mardi soir (score final : 3-1, aller : 1-1). Angel Di Maria, lancé à toute allure en contre-attaque, a enrhumé Carles Puyol, qui a glissé, avant de frapper fort devant le but. Pinto a dévié le cuir du pied gauche mais un homme était à la retombée du ballon : Cristiano Ronaldo. Le Portugais a pris son temps pour contrôler de la poitrine avant d'ajuster Pinto malgré le retour de Jordi Alba devant son but.
Ronaldo inscrit le deuxième but du Real :
La cacahuète : Du sang-froid, Ronaldo en avait déjà montré en début de match lorsqu'il a fallu transformer le penalty accordé par l'arbitre de la rencontre, Alberto Unidano Mallenco, sur une faute grossière de Gerard Piqué sur le Portugais (13e). Malgré la pression, "CR7" n'a pas tremblé et marqué d'une frappe puissante sur le côté gauche de Pinto. Pour la sixième fois consécutive, "CR7" venait de faire trembler les filets lors d'un clasico disputé au Camp Nou, mettant le Real sur la voie de la finale qu'il disputera face au FC Séville ou à l'Atletico Madrid.
Ronaldo obtient et transforme le penalty :
Le "big duel" : Pendant que Ronaldo courait vite, très vite, et tirait au but sur à peu près toutes ses montées de balle, son alter ego Lionel Messi s'est beaucoup moins mis en évidence. A la deuxième minute, sa frappe croisée a frôlé le montant droit de Diego Lopez. Trente-sept minutes plus tard, c'est à nouveau ce même montant droit que le cuir a effleuré, cette fois sur un coup franc de l'Argentin. Ces deux actions, ce fut à peu près tout ce que réalisa Messi de concret. Une semaine après le revers concédé à Milan en Ligue des champions (0-2), c'est la deuxième fois de rang que le quadruple Ballon d'Or passe au travers d'un grand match.
L'atout charme : Déjà buteur de la tête lors du match aller, le Français Raphaël Varane a remis ça mercredi soir (68e) sur un but qui n'a pas grand-chose à envier à celui inscrit par Cristiano Ronaldo lors du huitième de finale aller de Ligue des champions contre Manchester United 1-1), tant l'ancien Lensois a paru flotter dans les airs. Intraitable défensivement, Varane devrait donner une très belle allure à la défense centrale française dans les années (mois ?) à venir.
Celui qui aurait pu rester chez lui : Le Real Madrid n'a pas résolu mardi soir ses problèmes au poste d'avant-centre. Préféré à Karim Benzema, l'Argentin Gonzalo Higuain (ici attrapé par le maillot par José Mourinho, photo) ne s'est créé aucune occasion, se contentant de jouer le rôle (ingrat) de harceleur de la défense blaugrana. Les actions dangereuses et les buts de renard, il les a laissés à Ronaldo, qui a tout phagocyté.
Le geste technique : Rien n'est allé dans le sens de Messi, mardi soir. Lancé dans le dos de la défense madrilène en fin de première période, l'Argentin s'est heurté... à l'arbitre, M. Undiano Mallenco, dans la surface de réparation madrilène. Les Catalans ont pesté contre ce bloc de basket parfaitement bien exécuté.
Le fumi : Les supporters madrilènes ont fêté leur victoire dans un Camp Nou d'abord remonté puis rapidement déserté dans les dernières minutes. Les madridistas ne l'ont pas fait toujours de façon très classe, comme avec ce jet de fumigènes en contre-bas d'une des tribunes du stade. Un geste déplacé très rare lors des clasicos.
La pensée du jour : C'est celle que José Mourinho a gardée pour lui. L'entraîneur portugais du Real Madrid a en effet refusé de venir parler en conférence de presse, laissant... Iker Casillas, blessé et qui n'a pas joué, venir commenter la victoire des Merengue. "Il a choisi de profiter de la victoire avec les joueurs dans les vestiaires", a commenté l'habituel capitaine du Real. Avec ce choix, "Mou" soigne sa revanche. La presse espagnole avait en effet parlé d'une fracture entre les joueurs cadres de son équipe, dont Casillas, et leur entraîneur. Sweet revenge.
Celui qui a bien mérité sa douche : Ils avaient tenté de le déstabiliser avant la rencontre en rappelant ses états de service (arbitre de la finale de Coupe du Roi perdue en 2011, arbitre de la seule défaite cette saison en Liga contre la Real Sociedad). Ils ont également tenté de le déstabiliser pendant la rencontre avec des exagérations (Jordi Alba) ou des simulations (Fabregas). Mais l'arbitre de ce cinquième clasico de la saison, M. Undiano Mallenco, a tenu bon face à la pression catalane et n'a, à quelques exceptions près, pris que des bonnes décisions.
Le boucher : Attendu dans un rôle de titulaire, Pepe avait finalement pris place sur le banc au coup d'envoi de la rencontre. Entré en jeu à la place de Mesut Özil à dix grosses minutes de la fin, l'international portugais a eu le temps de provoquer une petite foire d'empoigne après un duel très physique avec Busquets. A peine touché par Jordi Alba, il s'est ensuite écroulé sur la pelouse. Inénarrable.
Le people : Il y avait du beau monde dans les tribunes du Camp Nou avec d'anciens grands noms des deux équipes (Zubizaretta pour le Barça, Butragueno ou Suker pour le Real) mais également l'entraîneur de Manchester United, Sir Alex Ferguson, venu observer son futur adversaire en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions, mardi prochain. Vu le niveau actuel des deux équipes et la qualité du match aller, ça promet. En attendant, le Real recevra... le Barça, samedi, lors d'un match sans grand enjeu sportif - le Barça a 16 points d'avance sur le Real en Liga - mais durant lequel les Catalans vont tenter de laver l'affront.
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