Quinzième du classement IIHF, l'équipe de France de hockey sur glace affronte le Canada dimanche à Bercy. Un match de préparation de gala, avant le Championnat du monde programmé du 29 avril au 15 mai en Slovaquie, où les Bleus retrouveront d'ailleurs les Canadiens en poule. Entre prudence et ambition, Eric Ropert, directeur général de la Fédération, fait du maintien l'objectif prioritaire. Avant de retrouver le Canada en phase de poule, l'équipe de France l'affronte dimanche en match de préparation, à Paris-Bercy. Ce sera un test grandeur nature... On a la chance que le Canada pose son camp d'entraînement en France. Des joueurs de toutes les franchises de NHL vont arriver. Effectivement, ce match sera un vrai test pour l'équipe de France, puisque le Canada est une des meilleures nations au monde. Ils sont champions du monde juniors, champions olympiques... Ce match va nous permettre de nous jauger en vue du Championnat du monde. Pour le spectacle, ce sera également très bien, dans un Bercy a priori plein. Et c'est positif pour notre sport, puisqu'un effet médiatique s'est créé autour de cette rencontre. Dans quel état d'esprit abordez-vous le Championnat du monde ? On est dans un sport où la formation des joueurs prend énormément de temps. Il faut allier la technique du patinage avec celle des mains, ce qui est assez complexe. Développer le hockey et améliorer le niveau de jeu, ça prendra beaucoup de temps. On a fait des performances par le passé. On a déjà réussi à se hisser en quarts de finale des JO (ndlr, en 1992 à Albertville). Puis, il y a deux ans, on s'est qualifié pour le deuxième tour, où on a failli passer notamment en accrochant les États-Unis. Si on ne peut pas vraiment qualifier ça d'exploits, ce sont en tout cas des "sur-performances". Quels seront vos objectifs lors de ce Mondial ? On est une Fédération récente, créée en 2006, avec une équipe de France jeune dont la moyenne d'âge est d'environ 24 ans. On a la chance d'avoir quelques joueurs qui jouent dans de très grands championnats, en Suède, en Finlande ou encore en République tchèque. On espère, bien sûr, réaliser de bonnes performances, mais il ne faut pas s'y tromper: le but, c'est d'abord de se maintenir. L'objectif assigné au groupe lors de la création de la Fédération, c'était d'entrer dans le groupe 1 et de se qualifier pour les Jeux olympiques de Sotchi. On est toujours dans ce tempo-là. Cette génération de joueurs devrait arriver à maturité en 2014. Et là, on visera de plus grosses performances. "On n'a pas été verni" Sotchi est donc déjà dans un coin de votre tête... Sotchi, c'est demain en fait. Les JO, en termes de préparation, c'est trois ans, ce qui est excessivement court, donc on commence déjà à travailler pour être performant lors de ces Jeux. La jeunesse de cette équipe pourrait-elle être un handicap ? Effectivement, la jeunesse est un handicap dans le sens où ils auront moins d'expérience que leurs adversaires. De plus, on a un collectif qui est plutôt dans une phase de développement. Mais je pense que ça apporte un brin de folie. Prenons par exemple Stéphane Da Costa. Il a intégré l'équipe de France il y a deux ans, quand il avait à peine 19 ans, avec un culot monstre. Il vient de s'engager avec un club de NHL (ndlr, Ottawa Senators). Parfois, la jeunesse a donc de bons côtés. Vous n'avez pas été épargné par le tirage. Comment jugez-vous le groupe de la France ? C'est un groupe excessivement difficile ! On n'a pas été verni en tirant des équipes qui partent favorites pour le titre. Le Canada, champion olympique en titre, la Suisse, une nation contre laquelle on réussit plutôt bien mais qui est un des meilleurs pays de hockey, et la Biélorussie, qui est une équipe difficile à manoeuvrer. Ça sera très compliqué de sortir de ce groupe. Il faudra certainement cibler la Biélorussie et espérer accrocher les Suisses.