Le Top 14, qui a vécu sept premières journées dans l'ombre de la Coupe du monde - avec quatre journées avant le début du Mondial et carrément trois journées pendant (16, 23 et 31 octobre) ! -, va enfin retrouver la lumière médiatique. Et ce, d'autant mieux que certains joueurs qui ont brillé lors en Angleterre vont revenir dans l'Hexagone, comme les Toulonnais Bruyan Habana (Afrique du Sud) et Matt Giteau (Australie). Mais, surtout, et comme après chaque Mondial, ils sont nombreux à quitter leur pays d'origine pour signer un lucratif contrat dans le Top 14, autoproclamé meilleur championnat de la planète, assurément le plus riche en tout cas.
Pourquoi cet exode des talents post-Mondial ? Parce que certaines sélections, à commencer par les deux finalistes, la Nouvelle-Zélande et l'Australie (avec des exceptions pour les internationaux les plus capés), exigent de leurs joueurs qu'ils évoluent dans leur pays d'origine. L'objectif de la Coupe du monde passé, certains n'hésitent plus à traverser mers et terres pour rejoindre l'Hexagone.
Quatre champions du monde arrivent. Ainsi, pas moins de huit joueurs qui étaient dans le groupe des deux finalistes vont venir garnir les rangs du Top 14 cette saison. Le premier qui viendra s'illustrer est aussi (et c'est logique) celui qui a le moins joué lors de la Coupe du monde : l'Australien Quade Cooper. Après moult hésitations, l'atypique ouvreur australien a fini par signer à Toulon. Il devrait faire ses débuts avec le maillot du RCT dès samedi, pour le premier match de la 8e journée, entre le club varois et Montpellier. Il devrait être bientôt suivi par son coéquipier Will Genia. Titulaire à la mêlée lors du Mondial, le Wallaby est attendu la semaine prochaine au Stade Français. Le redoutable ailier Adam Ashley-Cooper arrive lui à la fin du mois à Bordeaux-Bègles, tout comme le pilier Sekope Kepu.
Voilà pour les finalistes malheureux. Mais les quatre joueurs les plus attendus seront incontestablement les quatre champions du monde néo-zélandais, à commencer par le tout fraîchement élu meilleur joueur du monde, Daniel Carter. Le n°10 des All Blacks, qui avait déjà effectué un court passage en France, à Perpignan, en 2008-09, revient cette fois au Racing. Il sera présenté le 28 novembre lors de la réception de Toulouse au Stade de France mais ne jouera pas avant décembre. Ce sera également le cas du centre Conrad Smith avec la Section paloise. En revanche, Colin Slade, troisième ouvreur des All Blacks lors du Mondial, arrivera lui à Pau à la mi-novembre. En dehors de Carter, l'autre grande star qui vient enrichir le Top 14 est incontestablement Ma'a Nonu. Le puissant centre néo-zélandais, reconnaissable avec ses tresses, a signé avec Toulon, habitué des recrutements d'envergure depuis l'arrivée de son président Mourad Boudjellal.
Les "quatre fantastiques" de Toulon. En plus de Cooper et de Nonu, le RCT accueille également deux autres joueurs majeurs de la planète ovale, le troisième ligne des Springboks Duane Vermeulen et le charismatique capitaine irlandais Paul O'Connell. Si le premier devrait être opérationnel à la fin du mois, le second, blessé face à la France au Mondial, ne rejouera pas avant l'année prochaine. Trois autres joueurs sud-africains, troisièmes du dernier Mondial, arrivent également : Willem Alberts (Stade Français) et les frères Du Plessis, Bismarck et Jannie (Montpellier). C'est donc une vraie piste aux étoiles qui s'annonce. En espérant qu'elle s'accompagne de l'éclosion de quelques nouveaux talents locaux. L'équipe de France en a besoin.