Intouchable Sagan. Cet homme en vert gagne donc non seulement les arrivées en côte mais aussi les sprints massifs. Vendredi, à Metz, le Slovaque Peter Sagan a remporté sa troisième étape sur le Tour de France 2012 en dominant l'inévitable allemand André Greipel (Lotto-Belissol), vainqueur des deux dernières étapes mais diminué par une blessure au genou gauche consécutive à une chute. Le Britannique Mark Cavendish (Sky), lui, avait été retardé. Les chutes, c'est ce qui a marqué cette sixième étape, la dernière avant d'aborder la montagne, samedi.
Deux grosses chutes collectives. Greipel portait les stigmates de sa chute survenue dès le 35e kilomètre. Celle-ci projeta également au sol le Néerlandais Robert Gesink (Rabobank) ou l'Espagnol Alejandro Valverde (Movistar). Mais la principale maxi-chute de la journée est intervenue à 25 kilomètres de l'arrivée (photo). Plusieurs outsiders du Tour, dont Valverde à nouveau, ou le Luxembourgeois Fränk Schleck (Radioshack), ont perdu plus de deux minutes. Vainqueur du dernier Tour d'Italie, le Canadien Ryder Hesjedal (Garmin-Sharp) a, lui, concédé plus de 13 minutes... "J'ai mal partout, l'épaule, la jambe, la hanche", s'est plaint Fränk Schleck, leader de la Radioshack et troisième du classement final, l'an dernier. "Si je n'ai rien de cassé, j'ai beaucoup de chance." D'autres en ont eu moins, comme le Néerlandais Wouter Poels (Vacansoleil), l'Italien Davide Vigano (Lampre-SD), l'Américain Tom Danielson (Garmin-Sharp) ou l'Espagnol Mikel Astarloza (Euskaltel), qui ont été contraints d'abandonner le Tour.
Les oreillettes en accusation. Parmi les victimes de cette chute, figure également le Français Pierre Rolland, maillot blanc du meilleur jeune l'an dernier. Son coéquipier, Thomas Voeckler, qui l'a aidé à se relever, a rapidement pointé la responsabilité des oreillettes dans ces chutes à répétition. "Les principaux responsables, c'est ça", a déclaré sur France Télévisions le 4e du Tour 2011. "Avec la pression qu'on nous met dans les oreillettes. Il y a toujours un endroit où il y a 200 coureurs qui doivent être placés, et ce n'est pas possible." A l'inverse, le maillot jaune, le Suisse Fabian Cancellara (Radioshack), considère lui que les oreillettes sont un plus pour la sécurité en permettant aux directeurs sportifs de prévenir les coureurs des dangers. Le débat reste ouvert.
Zabriskie à l'avant. Jeudi, on avait beaucoup parlé de David Zabriskie (Garmin-Sharp), qui fait partie des quatre coureurs américains qui auraient dénoncé les pratiques de dopage de Lance Armstrong, selon le quotidien néerlandais De Telegraaf. Vendredi, on a davantage parlé de Zabriskie pour ce qu'il a fait sur le vélo. En effet, l'ancien de l'US Postal, coureur le plus combatif de cette 6e étape, était de l'échappée infructueuse du jour, en compagnie de l'Italien Davide Malacarne (Europcar), du Belge Romain Zingle (Cofidis) et du Néerlandais Karsten Kroon (Saxo Bank-Tinkofff). Zabriskie a été le dernier à être repris, à un peu plus d'un kilomètre de l'arrivée. Les attaquants attendront encore un peu avant de lever les bras...