CYCLISME - Le Slovaque remporte sa deuxième victoire dans Paris-Nice. Il va falloir s'habituer à son visage qui, il y a encore trois jours, passait incognito y compris dans le peloton de Paris-Nice. Mercredi Peter Sagan s'était révélé aux yeux de tous en matant tous les puncheurs lors de l'arrivée en côte à Aurillac. Pour une première victoire chez les grands, ce néo-pro de 20 ans, deuxième du sprint à Limoges la veille derrière William Bonnet, avait frappé fort sur un terrain propice aux costauds. Vingtième hier à Mende de l'étape reine de cette 68e édition de la course au soleil, le Slovaque a prouvé aujourd'hui que son coup d'éclat d'Aurillac ne devait rien au hasard. Mais plus à un talent qui semble être exceptionnel. L'arrivée de la cinquième étape, jugée dans les Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence après une incursion du peloton dans le Vaucluse, promettait une nouvelle explication entre puncheurs avec un long faux-plat montant menant vers l'ancienne capitale de la Provence. Alors que toute la journée de nombreux coureurs avaient tenté de se faire la belle de loin, Sagan a lui attendu le dernier moment pour fausser compagnie au peloton. Valverde grignote Répondant à une accélération de Christophe Le Mével, déjà à l'attaque la veille, le coureur de Liquigas a contré le Français pour filer seul vers la ligne d'arrivée. Comptant une dizaine de secondes d'avance sous la flemme rouge sur ce qu'il restait du peloton, soit une petite trentaine d'hommes, cet adepte du cyclo-cross et excellent vététiste résistait au retour des battus, en premier lieu Mirko Lorenzetto qui coupait la ligne d'arrivée deux secondes avec la révélation de ce Paris-Nice. Dixième, Alberto Contador a bien géré la course, concédant néanmoins quatre secondes de bonification à son dauphin Alejandro Valverde troisième de l'étape. Le leader de la Caisse d'Epergne grignote et n'est plus qu'à vingt secondes du maillot jaune. L'addition a été bien plus lourde pour Thomas Voeckler, épatant cinquième à Mende et premier Français au classement général ce matin. Piégé comme beaucoup par une cassure provoquée par l'équipe AG2R-La Mondiale à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée, l'Alsacien a perdu deux minutes et trente-six secondes sur le vainqueur du jour, tout comme Sandy Casar, Levi Leipheimer ou encore Damiano Cunego. L'expérimenté coureur de Bbox a cédé son fauteuil de premier Tricolore, ainsi que sa onzième place, à Jean-Christophe Péraud. Néo-pro comme Sagan, mais de 32 ans, le vice-champion olympique de VTT à Pékin s'est vite et bien adapté à la route.