Le hasard fait parfois bien les choses. Au lendemain de sa belle performance avec Manchester City sur la pelouse de Stoke City, mercredi soir (4-1), avec un but à la clé, Samir Nasri est apparu dans une interview télévisée pour L'Equipe 21, jeudi, dans l'émission "Sport confidentiel", et dont la retranscription est publiée, vendredi, dans le quotidien L'Equipe. Chose assez ironique : elle est publiée aux côtés d'un article sur la prolongation de Didier Deschamps à la tête des Bleus jusqu'en 2018, officialisée jeudi.
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Interrogé sur le sélectionneur, Nasri, qui a annoncé en début de saison qu'il ne souhaitait plus jouer avec l'équipe de France, ne mâche pas ses mots : "(s'il était en face de moi), je lui dirais que c'est un hypocrite", lance-t-il. "Il aurait dû se comporter en homme et assumer ses choix..." Nasri reproche à Deschamps de ne pas lui avoir fourni d'explication sur sa mise au ban de l'équipe de France et n'a visiblement toujours pas digéré sa non-sélection pour la dernière Coupe du monde, au Brésil. "J'en rêvais (de la Coupe du monde) depuis que j'étais gosse et rester deux fois à la porte (2010 et 2014, ndlr) avec des prétextes selon lesquels je pourrais être néfaste à l'esprit de groupe, c'est... C'est ça qui me fait le plus mal."
"Je ne suis pas un saint, loin de là." Nasri ne se dédouane pas pour autant de toute responsabilité dans son histoire contrariée avec l'équipe de France. "Je ne suis pas un saint, loin de là, mais je ne suis pas non plus le diable, là, dans le vestiaire, en train de tourner la tête à tout le monde ou en train de me prendre la tête avec tout le monde", souligne le joueur, qui avoue plus loin qu'il peut "être un petit con". Nasri laisse en équipe de France deux souvenirs de fierté mal placée et d'orgueil déplacé, entre la place "volée" à William Gallas dans le bus lors de l'Euro 2008 puis le doigt sur la bouche adressé aux journalistes à l'Euro 2012 après un but contre l'Angleterre (1-1, photo).
Le Graët, un "hypocrite" lui aussi. A propos de cette affaire, Nasri semble en vouloir particulièrement au président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët. Il l'accuse de l'avoir d'abord soutenu après son geste avant de retourner sa veste devant la vindicte populaire. A l'issue de l'Euro, marqué par une deuxième incartade avec un journaliste en "zone mixte" après l'élimination en quarts de finale par l'Espagne (0-2), Nasri avait été suspendu trois matches et condamné à lâcher ses primes. Le joueur explique que la FFF a refusé de verser cet argent à des associations caritatives comme le souhaitait le joueur, préférant le donner à des clubs qu'elle avait préalablement choisis pour des raisons politiques (c'est ce que sous-entend Nasri). Après toutes ces saillies contre le duo Le Graët-Deschamps, la perspective de voir Nasri à nouveau en Bleu semble s'être définitivement envolée...
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