OPEN D'AUSTRALIE - L'Américaine s'est imposée en finale face à Justine Henin. Le pari était osé, mais elle ne sera finalement pas passé si loin que ça. Après deux ans d'absence, Justine Henin a donc échoué en finale de l'Open d'Australie face à Serena Williams (6-4, 3-6, 6-2), tenante du titre et désormais quintuple vainqueur de cette première levée du Grand Chelem. La Belge ne rééditera pas la performance de sa compatriote mais néanmoins rivale Kim Clijsters, qui avait elle aussi mis sa carrière entre parenthèses pendant deux saisons avant de s'offrir un extraordinaire come-back couronné d'un triomphe à l'US Open lors de son troisième tournoi de reprise. Mais tomber en finale face à Serena Williams, qu'elle défiait pour la toute première fois en finale d'un Grand Chelem, n'a rien d'infamant, bien au contraire. Car la numéro un mondiale a encore prouvé que son mental à toute épreuve, couplée à une extraordinaire puissance, inédite sur le circuit WTA, faisaient décidément énormément de dégâts, notamment lors des points importants. Son service lui a également permis de s'offrir des points gratuits et de réussir douze aces (contre quatre pour son adversaire). 46% de premières balles pour Henin La Belge, qui a eu les occasions pour remporter ce quatorzième affrontement entre les deux joueuses, avec un léger avantage pour la tenante du titre au petit jeu des confrontations directes (7-6), peut donc se rassurer, elle est plus que jamais au niveau et risque rapidement de revenir bousculer la hiérarchie, à condition de s'améliorer encore au service où, en plus de ses six double-fautes, elle n'aura passé au final que 46% de premières balles. L'importance du service constituait d'ailleurs l'une des grandes interrogations avant le début de cette finale presqu'idéale, entre deux joueuses pressées d'en découdre. On s'attendait donc à ce que Serena Williams s'appuie sur ce qui constitue de l'une de ses principales armes. Mais l'Américaine peine en ce début de match, offrant même deux balles de break à son adversaire, qu'elle parvient à écarter pour remporter difficilement ce premier jeu. La Belge n'est pas plus sereine mais ne concède aucune balle de break et s'en procure même une nouvelle dans la foulée, sans parvenir à la convertir. C'est le moment choisi par la numéro un mondiale pour appuyer sur l'accélérateur et réaliser un break blanc après 20 minutes de jeu, sur un coup droit de la Belge qui échoue dans le couloir (3-1). Malgré un pourcentage de premiers services suspects (40% à ce moment du match), la Belge va recoller à 4-2 puis à 4-3, chipant, enfin, le service de la plus jeune des Williams, sur sa septième opportunité (4-4). Mais c'est bien la tenante du titre qui va s'adjuger ce premier acte (6-4). La belle fin de semaine de Serena Sur sa lancée, Serena Williams manque même de tuer le suspens à 0-1 et 15-40 sur le service de la Wallonne, mais cette dernière se reprend bien et c'est même elle qui va faire le break dans cette deuxième manche d'un joli passing de revers (2-1). Un avantage de courte durée puisque l'Américaine débreake dans la foulée, avec toute la puissance qu'on lui connaît. Les deux jeunes femmes font alors jeu égal, et après une première opportunité pour Justine Henin à 3-3, écartée d'un ace, elle réalise le break qu'elle confirme pour la première fois dans la foulée, avant d'enchaîner trois jeux blancs qui lui permettent d'égaliser à une manche partout et de mener 1-0 dans le troisième set. On la croit partie pour réaliser l'exploit mais c'est au contraire son adversaire qui réalise le break en l'agressant (2-1). Et si Henin lui rend la politesse dans la foulée (2-2), Serena reprend à son tour la mise en jeu adverse ! Un break qui sera confirmé sur ce fameux ace réalisé sur deuxième service (4-2), avant qu'elle ne profite des fautes directes adverses, même si la Belge en compte au final cinq de moins (32 contre 37, mais 28 à 32 pour les coups gagnants), pour conclure avec autorité (6-2). Une bien belle fin de semaine décidément pour Serena Williams, au lendemain de sa onzième victoire en Grand Chelem, mais en double celle-là aux côtés de sa soeur Venus.