ROLAND-GARROS - Le Suédois a dominé le Suisse, tenant du titre (3-6, 6-3, 7-5, 6-4).Robin Söderling coupeur de têtes. Un an après avoir fait subir à Rafael Nadal sa première défaite sur la terre battue de Roland-Garros, le Suédois a destitué cette fois Roger Federer, mardi, en quarts de finale des Internationaux de France dans le remake de la finale 2009. Le 7e mondial a ainsi vaincu le signe indien, lui que tous les chiffres donnaient perdant avant d'entrer sur le court Philippe-Chatrier. En douze confrontations, jamais il n'avait serré la main du Suisse en vainqueur. Et pour corser un petit peu plus encore la tâche du Scandinave, Federer pouvait se targuer avant d'en découdre de rester sur vingt-trois demi-finales consécutives en Grand Chelem, sa dernière élimination «précoce» datant d'une défaite au troisième tour de Roland-Garros face à Gustavo Kuerten en... 2004. Mais, comme le dit l'adage, les séries sont faites pour prendre fin. Et en ce premier jour du mois de juin 2010, l'homme aux seize Majeurs a trébuché contre, il faut bien le dire, plus fort que lui.Écoutez Roger Federer en conférence de presse, au micro de Corinne Boulloud :A vrai dire, le n°1 mondial a été supérieur durant un set, le premier, durant lequel il a récité ses gammes. Services efficaces, attaques précises, longueur de balle, le Bâlois a pendant 33 minutes baladé un adversaire réduit au rang de faire-valoir. Avec pas moins de seize coups gagnants pour seulement trois fautes directes, ce Federer-là était intouchable (3-6). Seulement, même s'il l'approche souvent, la perfection n'est pas de ce monde. Et le niveau de jeu du tenant du titre n'allait cesser de s'effriter au fil des jeux quand, à contrario, celui de Söderling allait en s'améliorant.Plus performant au service dans la seconde manche, le Suédois n'avait besoin que d'un break, réussi dès le deuxième jeu, pour remettre les compteurs à zéro sous une pluie fine venue, comme lors de la finale il y a un an, rafraîchir les deux hommes (6-3). Le troisième set était sans histoire jusqu'à ce qu'à 5-4, Federer ne se procure une balle de deux manches à une. Mais malgré une défense héroïque, avec un smash de défense effectué quasiment dans les bâches, le Suisse manquait le coche. Quelques minutes plus tard, une habituée venait se mêler aux débats puisque la pluie obligeait les deux hommes à rejoindre les vestiaires à 5 jeux partout.1h15 d'interruptionIl était alors 17h37 et il fallait attendre une heure et quart avant que le jeu ne reprenne. Menant 30-15 au moment de l'interruption, Federer repartait très mal, concédant sa mise en jeu directement avec au passage une double faute malvenue (5-6). Ce jeu donnait le ton du deuxième acte de ce 13e face-à-face. Car Söderling démontrait encore une fois qu'il a les nerfs solides, ne tremblant pas au moment de conclure, par un ace (7-5). Federer faisait illusion dans la foulée en se détachant en tout début de quatrième manche (0-2). Mais dominateur, imposant sa puissance dès les premiers échanges, le Suédois revenait de suite (2-2). Dès lors, le match avait tourné. Le Suisse, coupable de nombreuses fautes, était en sursis. Il écarta bien trois balles de break dans le septième jeu mais ne pouvait rien dans le neuvième (4-5). Et Söderling ne laissait pas passer sa chance de battre enfin sa bête noire.Aux anges, l'homme qui a battu deux fois en un an un n°1 mondial et tenant du titre à Roland-Garros exprimait sur le court sa joie d'avoir réussi un nouveau coup d'éclat à Paris. "J'adore jouer sur ce court, confiait-il à Cédric Pioline. Je suis de mieux en mieux match après match et aujourd'hui j'ai vraiment très, très bien joué. C'est magnifique, jouer sur ce court est un rêve, et contre le n°1 mondial ça ne peut pas être mieux." Un n°1 mondial qui pourrait bien ne plus l'être dès lundi. Alors qu'une place dans le dernier carré aurait assuré à Federer de battre les 286 semaines passées au sommet de la hiérarchie d'un certain Pete Sampras, le voilà à la merci d'une victoire dans le tournoi de Rafael Nadal. Le Suisse pourrait alors compter sur l'aide de son bourreau du jour qui lui rendrait un grand service en se mettant en travers de la route de l'Espagnol. Pour une nouvelle revanche en finale ?