Deux attentats à la bombe ont sévèrement frappé, et ce en l’espace de deux jours, la ville de Volgograd dans le Sud-Ouest de la Russie, faisant au total 31 morts. Ce climat délétère inquiète, à quelques semaines des Jeux olympiques de Sotchi. Pour autant, les institutions (CNOSF, Fédération française de ski) veulent se montrer plutôt rassurantes.
Confiance aveugle à la Russie. Le président du Comité national olympique sportif français (CNOSF), Denis Masseglia, se dit un peu "préoccupé" par le contexte actuel en Russie, mais ne veut pas être alarmiste sur la situation. "On fait confiance aux autorités russes pour que tout soit au point au moment de la compétition", a-t-il rappelé au micro d'Europe 1. "C’est quand même plus simple de sécuriser une périmètre limité autour de Sotchi même s’il y a des athlètes, que de sécuriser toute la Russie". Et Denis Masseglia confie ne pas avoir demandé de dispositions particulières pour protéger les sportifs ("ce sont aux Russes de gérer cela"), ajoutant : "les événements comme les JO ont un budget pour la sécurité très conséquent. C’est le comité d’organisation et l’Etat organisateur qui prennent tout en charge."
Joint par Europe 1, le président de la Fédération française de ski Michel Vion abonde également en ce sens. Aucune mesure spéciale n’a été prise par la Fédération et ce n’est pas prévu d’ici le début des JO : "tout est mis en œuvre pour que les athlètes soient en sécurité, les dispositifs mis en place sont très efficaces, on en va pas plus loin que cela, on y va pour faire du sport." Tous les sportifs joints ont d’ailleurs affirmé ne pas avoir reçu de préconisation particulière à ce sujet.
"A Sotchi sans ma famille". Pour une majeure partie des athlètes qui feront le déplacement en Russie, le sport prime sur la situation politique. Denis Masseglia confirme d’ailleurs qu’aucun sportif n’est venu frapper à sa porte pour montrer son inquiétude. "Je n’étais même pas au courant de ses attentats", ajoute de son côté le membre de l’équipe de France de Bobsleigh Loïc Costerg, joint par Europe 1. "Ce n’est certes pas le meilleur climat possible mais ce sont les JO, il y aura pas mal de sécurité. Pour l’instant, ça ne m’inquiète pas plus que cela. Mais il ne faudrait pas que ça dure."
De son côté, la spécialiste de ski acrobatique Ophélie David, craint davantage pour ses proches. "C’est vrai que j’ai davantage peur pour les civils qui seront un peu en dehors de la bulle sécuritaire olympique. C’est l’une des raisons pour laquelle ma famille ne vient pas, honnêtement", a-t-elle confié. "Ce n’est pas histoire d’être alarmiste mais la question sécuritaire a été dans le débat quand on a décidé de ne pas envoyer ma fille et mon mari en Russie."
Quant à savoir si ces attentats ont des répercussions sur la préparation des sportifs, cela ne semble pas être le cas. "On a déjà pas mal de choses à penser au niveau sportif, on a des gens compétents là-dessus qui s’occupent de tout ça", souligne Loïc Costerg. "Je ne regarde que le plan sportif et c’est déjà pas mal." Idem du côté d’Ophélie David, qui prépare cette échéance depuis deux ans: "sur le prochain mois qui vient, il n’y aura aucun changement sur la préparation." Cette préparation se poursuivra encore durant deux mois, avant l’ouverture officielle des Jeux, le 7 février prochain.