De sa période "gendre du président", il reste très discret. Le champion olympique de judo aux JO de Moscou en 1980, Thierry Rey, a eu un enfant avec Claude Chirac en 1996. Mais pas question de rentrer dans les détails de sa vie privée. Cette page est aujourd'hui tournée. S'il revient sur le devant de la scène, c'est uniquement pour parler de politique. Et pas de l'UMP, le parti de son ancien beau-père, mais bien le PS. Thierry Rey votera François Hollande le 22 avril prochain.
"Séduit" par le discours sur la fracture sociale de Jacques Chirac en 1995, il avoue avoir voté pour lui. "Pendant ses deux mandats, je me suis imposé un certain droit de réserve". Mais l'ancien président a mis un terme à sa carrière politique et Thierry Rey, "assez naturellement", est revenu aux "fondamentaux", "sa culture de gauche". Le 22 janvier, il choisit de se déplacer au Bourget pour le premier grand meeting de François Hollande. Et visiblement, il a été séduit par une deuxième fois par un élu de Corrèze.
"Il faut que ce pays change d'air", explique-t-il. "Je ne me vois pas repartir pour cinq piges avec le même président, c'est impossible". Changer d'ère mais pas seulement. Hollande n'est pas un choix par défaut pour Thierry Rey. "C'est une évidence de le soutenir. C'est quelqu'un qui sait écouter les autres. Son rapport aux autres est vraiment très intéressant. Et puis il connaît bien les préoccupations des Français".
Après une très belle carrière sur les tatamis (champion du monde, d'Europe, une médaille d'or olympique et six titres de champion de France), il a animé plusieurs émissions sur Canal + et Europe 1. Et la politique dans tout ça ? Il a toujours suivi la chose "avec beaucoup intérêt". Un engagement citoyen qui remonte apparemment très loin. "En 1968, je n'avais que 9 ans mais je regrettais de ne pas être plus grand pour aller faire un tour du côté du quartier Saint-Michel (à Paris)".
"Les footballeurs sont totalement en dehors des réalités"
Thierry Rey a une envie très forte de s'engager dans cette campagne. Pas pour briguer un éventuel poste dans l'équipe de François Hollande, mais parce qu'il est intéressé. "J'ai envie de travailler pour lui. S'il me demande d'être davantage présent, je serais là". On l'aura compris, cette campagne présidentielle lui tient à cœur. Capable de s'emporter contre le président sortant, mais aussi contre d'autres concurrents de Hollande. Marine Le Pen ? "La pauvre", soupire-t-il. "C'est tellement facile de s'attaquer aux plus démunis avec du vent". Jean-Luc Mélenchon ? "Il est brillant même s'il est parfois un peu sectaire. C'est regrettable qu'il soir parti du PS".
Dernier coup de gueule en date, les footballeurs qui se sont indignés sur la fameuse taxe à 75%, avancée par le candidat socialiste. "Ils sont totalement en dehors des réalités. Il faut vraiment qu'ils redescendent sur terre ces mecs-là". Et de renchérir : "cette mesure ne s'appliquerait qu'au-dessus du million, non mais ils planent !"
Ancien compétiteur, les métaphores sportives ressortent de temps en temps. "Bien sûr, je crois que Hollande va gagner. Mais il ne faut pas crier victoire trop vite", conclut-il. "Il faut travailler, travailler, ne rien lâcher et mettre la tête dans le guidon".