Depuis le 1er janvier dernier, la communauté urbaine de Strasbourg (CUS) porte le nom officiel d'Eurométropole. Pour autant, la préfecture du Bas-Rhin ne sera pas la métropole de l'Euro. On le savait déjà depuis le 29 juillet 2010 quand le maire socialiste de la ville, Roland Ries, toujours aux affaires, et le président de l'ex-CUS, Jacques Bigot, désormais sénateur du Bas-Rhin, avaient annoncé que Strasbourg retirait sa candidature pour accueillir des matches de l'Euro 2016, organisé en France. "Le risque ne peut pas être pris de devoir in fine demander aux seuls contribuables de Strasbourg et de son agglomération de supporter la charge des 130 millions d'euros" nécessaires à la rénovation du stade de la Meinau. Et les Strasbourgeois, déjà privés du Mondial 1998, de passer cette fois à côté de l'Euro.
Pas de "fan zone" et peut-être un écran. Pire, pour les amateurs de football strasbourgeois, la communauté urbaine ne prévoit l'installation d'un écran géant qu'à partir des huitièmes de finale. Et encore, si la France est qualifiée. "Frustrant", "triste", "nul" : les qualificatifs ne manquent pas à la sortie du stade de la Meinau pour qualifier ce rendez-vous manqué avec l'Euro. Du côté des autorités, on justifie ce choix de manière pragmatique, en arguant du coût de la diffusion d'un match sur écran géant, qui oscille entre 40 et 50.000 euros, et des nouvelles contraintes liées à la sécurité, qui ont déjà eu pour conséquence une reculade sur l'idée d'une "fan zone" au Jardin des Deux Rives.
Dans un bar ou... en Allemagne. Les supporters strasbourgeois des Bleus, qui ont pu voir les Espoirs tricolores battre l'Ukraine en octobre 2015 (un lot de consolation ?), iront donc regarder les matches de l'Euro "autour d'une bonne bière dans un bar" ou mieux, en Allemagne. En effet, les villes frontalières de Kehl (à 6 kilomètres de Strasbourg) et d'Offenbourg (à 27 km) proposent toutes les deux des écrans géants pour suivre les rencontres.