Mardi soir, Strasbourg reçoit les Italiens de Trente en demi-finales aller de l'Eurocoupe de basket. Un club français dans le dernier carré de ce que l'on considère comme la "deuxième" Coupe d'Europe, derrière l'Euroligue, on n'avait pas vu ça depuis Chalon en 2001. Est-ce là le symbole d'un sursaut du basket tricolore sur la scène européenne ?
"On est dans la bonne direction". "Je veux croire que c'est une étape parce que qu'on avait du mal ces dernières années dans cette compétition-là", insiste au micro d'Europe 1 l'entraîneur de la SIG (Strasbourg Illkirch-Graffenstaden Basket) et de l'équipe de France, Vincent Collet. "Paris n'était pas passé loin l'an dernier (Le Paris-Levallois avait été éliminé en quarts de finale, ndlr) et les équipes françaises dans leur ensemble s'étaient bien comportées (le PL, Strasbourg, Limoges, Dijon et Nancy étaient présents au deuxième tour, ndlr). Il y a encore un cap à franchir. Ce sera difficile face aux grosses écuries de l'Euroligue car l'écart budgétaire est tellement important... Mais malgré tout, on est quand même dans la bonne direction."
En souffrance en Euroligue.L'Euroligue, équivalent de la Ligue des champions dans le football, est l'épreuve de référence du basket européen. Elle est depuis plusieurs saisons la chasse gardée des clubs les plus puissants du continent : le CSKA Moscou, le Real Madrid, l'Olympiakos, le Panathinaïkos ou encore le Maccabi Tel-Aviv. Les clubs français, à commencer par Strasbourg - 17 défaites en 17 déplacements sur les trois dernières saisons ! - y souffrent le martyr et restent le plus souvent à quai quand il s'agit d'intégrer le Top 16.
"Par rapport aux très gros de l'Euroligue, la limite budgétaire est bien sûr la limite la plus importante", admet Vincent Collet. "Après, il y a de la place pour faire mieux en Europe malgré tout et c'est ce qu'on essaie de faire. Il faut essayer d'être compétitif, en dehors des 8-10 plus grosses équipes européennes. Et là, ce n'est pas qu'une question d'argent, il faut qu'on progresse dans tous les domaines : formation, travail au quotidien, exigence...". Pas une seule équipe française n'a atteint la finale de l'Euroligue (ou compétition assimilée) depuis Limoges, vainqueur en 1993. Et, pour un "simple" Final Four, il faut remonter à 1997, avec l'Asvel.
Une finale féminine d'Eurocoupe 100% française. La même logique semble désormais s'appliquer aux filles. Alors que Bourges et Valenciennes avaient remporté l'Euroligue à cinq reprises entre 1997 et 2004, le basket féminin français a toujours échoué avant la finale depuis, même si Bourges a atteint le Final Four en 2013 et 2014. Mais, cette année, les Tango devront se contenter de la finale de l'Eurocoupe, face à... Villeneuve d'Ascq. Malgré les limites observées en Euroligue, le basket français montre malgré tout qu'il sait gagner.
"Il faut renforcer et pérenniser (ce résultat)", commente Vincent Collet à propos du beau parcours de la SIG cette saison en Eurocoupe, le meilleur d'un club français depuis quinze ans. "L'important est que l'année prochaine, Strasbourg ou une autre équipe, soit capable de faire la même chose et c'est ça qui permettra de vraiment être optimiste pour la suite." L'année prochaine, justement, le basket français sera confronté à un nouveau défi, et à une nouvelle compétition. "Privés" de l'Euroligue*, qui regroupera les monstres actuels du basket européen, les clubs français disputeront eux la nouvelle Champions League, estampillée Fiba. Pas tout à fait l'Euroligue, mais pas l'Eurocoupe non plus : peut-être la compétition parfaite pour juger des progrès des clubs français.
*En cas de victoire en Eurocoupe, Strasbourg décrochera son billet pour l'Euroligue et serait alors libre d'y participer.