Oui, Lionel Messi, en marquant deux buts, pourrait devenir le meilleur buteur de l'histoire du championnat d'Espagne. Oui, Cristiano Ronaldo évolue actuellement sur une autre planète et devrait conquérir en janvier prochain un troisième Ballon d'Or. Mais le premier clasico de la saison entre le Real et le Barça, qui aura lieu samedi au stade Santiago-Bernabeu, ne se résumera pas à un duel entre les deux hommes. Un troisième joueur sera sous les feux de la rampe : Luis Suarez. L'attaquant uruguayen, transféré l'été dernier de Liverpool au Barça, a dépassé le simple cadre du football quand il a mordu à l'épaule un adversaire italien lors de la dernière Coupe du monde. Suspendu quatre mois à compter de cette date, il est à nouveau qualifié vendredi, à la veille du premier clasico de la saison. Ce retour, Suarez le prépare de longue date : il a pour cela dû sacrifier à trois impératifs.
Faire amende honorable. "Le requin", "Le cannibale", "Le vampire"... : la liste des surnoms assignés à Luis Suarez depuis son fameux coup de dents contre l'Italie est longue. Niveau communication, Suarez s'est cherché. A chaud, il a d'abord dit s'être cogné contre son adversaire. Tout le monde a ri. Puis est venu le temps des regrets. Lors de sa présentation officielle à Barcelone le 19 août, il a avoué : "je ne le referai jamais". Problème : il l'avait déjà fait, à deux reprises (et on ne connaît que les morsures devant les caméras). Donc, Suarez a dû aller plus loin. "C'est une question privée mais j'ai consulté des professionnels adaptés", a-t-il révélé. Bref, Suarez a non seulement fait amende honorable mais en plus, il se soigne.
Suarez pose avec le Soulier d'or européen 2013-14 (31 buts avec Liverpool) :
more goals. Thank you very much for all your support and love. This award also belongs to all of you. (3/3) pic.twitter.com/PMF7Mv3DZe— Luis Suarez (@LuisSuarez9) October 15, 2014
Prouver sa valeur. En août dernier, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a fait gagner beaucoup de temps à l’Uruguayen. Certes, il a maintenu la suspension de quatre mois prononcée à son encontre mais il lui a permis de s'entraîner et de disputer des matches amicaux. Ainsi, Suarez a pu étrenner son maillot du Barça face aux Mexicains de Leon (6-0) en août dernier. Il a également fait son retour avec la Celeste, avec laquelle il a même marqué deux buts contre Oman (3-0). La semaine dernière, Suarez a lâché : "je me sens très bien physiquement, mieux que ce que j'espérais. Je peux dire que je suis à 100%." Reste à savoir ce qu'en pense l'entraîneur du Barça, Luis Enrique, qui ne prendra peut-être pas le risque de modifier son onze-type face au rival madrilène. "Il aura sûrement du temps de jeu, mais combien, c'est la question à un million", a-t-il confié vendredi. Difficile effectivement d'imaginer que le coach catalan prive la Liga de ce retour événement, ne serait-ce que pour quelques minutes
Suarez réussit un lob subtil contre Oman :
Refaire l'unanimité. Prouver qu'on est en forme et qu'on peut marquer des buts, c'est bien. Prouver qu'on peut se fondre dans un collectif, c'est encore mieux. De cer point de vue, Suarez, 31 buts en Premier League la saison dernière, a d'emblée rassurer son monde : "avec Liverpool, j'ai joué beaucoup de matches à gauche et à droite parce le n°9 était (Daniel) Sturridge. (...) Je n'ai aucun problème pour m'adapter." Et visiblement, c'est le cas, si l'on s'en tient aux discours de ses nouveaux coéquipiers. Neymar : "Luis Suarez est un crack, l'un des meilleurs du monde. Nous allons faire beaucoup de bonnes choses pour cette équipe." Messi : "nous attendons avec impatience l'arrivée de Luis (Suarez), parce qu'il va apporter de la force à l'équipe. C'est un attaquant impressionnant, qui marque beaucoup." Après la "BBC" du Real (Benzema-Bale-Cristiano Ronaldo), la presse espagnole a déjà dans ses cartons le "MSN" du Barça (Messi-Suarez-Neymar). Reste maintenant à affûter les crampons. Et non plus les dents.