Si le football américain fait si peur aux non-initiés, c'est d'abord parce qu'il a recours à un jargon anglo-saxon parfois nébuleux. Avant le Super Bowl qui oppose dimanche les Denver Broncos aux Seattle Seahawks, Europe1.fr vous traduit et vous explicite les dix termes à maîtriser pour apprécier pleinement le spectacle.
Le yard est "la" mesure du football américain. Un yard correspond à un peu moins d'un mètre : 0,914 m. Un terrain de football américain fait 100 yards de long, soit 91,44 mètres. Voilà, place au jeu...
Il ne faut pas se fier à la traduction ("bas"). Un down = une tentative. Chaque équipe a quatre downs pour franchir dix yards. Si elle n'a pas réussi à franchir les dix yards, elle rend le ballon à son adversaire. Dans les faits, il est rare que les équipes prennent le risque de disputer une quatrième tentative qui, si elle échoue, rendra le ballon à l'équipe adverse à l'endroit même où cette tentative a été jouée. Le 4e down servira davantage à dégager le ballon (via un "punt", un coup de pied de dégagement) ou à tenter un field goal. On y vient...
Le field goal ou coup de pied à trois points (parce qu'il vaut trois points si le ballon passe entre les perches situées dans l'en-but) est tenté quand l'équipe est allée assez loin dans le camp adverse mais a vu sa progression stoppée, ce qui l'empêche d'espérer un touchdown.
C'est l'essai au rugby. Ou à peu près. Ici, le joueur n'a pas à plaquer le ballon contre le sol. Il lui suffit de traverser le plan vertical virtuel situé au-dessus de la ligne d'en-but s'il court avec le ballon ou d'avoir les deux pieds dans le terrain s'il s'agit d'une passe. Le touchdown vaut six points et il peut être converti au pied, ce qui vaut un point (via le bien-nommé "extra point") ou à deux points, à la main (l'équipe remet alors en jeu à deux yards de la ligne d'en-but et tente à nouveau de franchir la ligne). La transformation à un point, moins risquée, est privilégiée à celle à deux points, qui peut être tentée en fonction des circonstances, notamment en fin de match.
Au rugby, la progression sur le terrain se fait via des courses et des passes vers l'arrière. Au football américain, elle se fait via des courses et une seule passe vers l'avant. Sauf circonstance exceptionnelle, cette passe est l’œuvre du quarterback, ou "quart-arrière". Il s'agit du meneur de jeu, le relais du coach principal sur le terrain. Il lui incombe la tâche de diriger le "snap" (la mise en jeu) et de trouver ses receveurs. C'est le cerveau de l'équipe (et très souvent sa plus grande star) car il lui faut anticiper les mouvements de la défense.
Running : courir. Back : derrière. Et bien, le running back est celui qui va courir en partant derrière le quarterback. Au moment de la mise en jeu, le quarterback a en effet le choix de tenter une passe pour un de ses receveurs (les "wide receivers", qui évoluent sur les ailes, ou le "tight end", qui se déplace au centre du terrain) ou de confier le ballon à un running back. Le running back va tenter de faire progresser son équipe sur le terrain en courant avec le ballon dans les mains, sans provoquer de fumble, évidemment...
La hantise de tous les joueurs et le cauchemar des entraîneurs. Lorsque le joueur en possession du ballon (running back, mais aussi quarterback ou receveur) le perd, il commet un fumble. Si la défense parvient à mettre la main sur le cuir, cela peut avoir un impact essentiel sur la rencontre en fonction de l'endroit où le fumble a été commis (près de la ligne d'en-but par exemple). Attention, il ne peut pas y avoir fumble si les genoux du joueur plaqué étaient au sol au moment de la perte du ballon. D'où, parfois, quelques (longues) révisions vidéo.
Si vous voyez un défenseur gesticuler dans tous les sens après avoir réussi un plaquage, il y a de fortes chances qu'il vienne de réussir un sack. Graal de chaque défenseur, le sack correspond au plaquage du quarterback derrière la ligne d'engagement. Il permet à l'équipe qui défend de repousser sensiblement celle qui attaque sur le terrain. Rappelons qu'au football américain, comme au rugby d'ailleurs, seul le joueur qui tient le ballon peut être plaqué.
Le football américain, ce n'est pas la foire d'empoigne. Même si les contacts semblent omniprésents, on ne peut pas tout faire sur un terrain. Le holding, littéralement "tenue", sanctionne un joueur qui a utilisé ses bras ou ses mains pour bloquer, plaquer ou retenir un joueur qui n'était pas en possession du ballon. Cette pénalité coûte cinq yards à l'équipe qui défend et 10 à celle qui attaque. Les "roughing" (brutalité ou plaquage à retardement) ou "face mask" (accrochage du casque) sont également sanctionnés par les sept arbitres. Oui, sept.
L'une des fautes les plus graves en défense est la "pass interference", "interférence de passe" en français. Un défenseur ne doit pas toucher un receveur qui était en mesure de récupérer le ballon (la nature du contact reste à la discrétion des arbitres). Si la pénalité est sifflée, l'équipe qui attaque engagera à l'endroit où l'interférence de passe a été commise, avec un premier down automatique.
Voilà, avec ces dix termes essentiels, vous allez désormais pouvoir apprécier ce qui se passe pendant la rencontre et pas seulement pendant le show à la mi-temps. Après, il sera toujours temps d'aller plus loin et d'apprendre d'autres termes plus techniques encore comme le "blitz", le "shotgun", le cornerback ou le safety...
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