ATHLE - Le Français débute par les qualifications, mardi soir. Teddy Tamgho pourra-t-il défendre ses chances correctement aux championnats d'Europe ? Rien n'est moins sûr à quelques heures du début des qualifications prévues mardi soir. Auteur d'une saison fantastique, marquée par son titre et son record du monde en salle à Doha en mars (17,90 m) et son saut monstrueux à New-York en juin dernier 17,98, soit la troisième meilleure performance de tous les temps derrière le Britannique Jonathan Edwards (18,29 m) et l'Américain Kenny Harrison (18,09 m), l'athlète tricolore , âgé de seulement 21 ans, débarquait à Barcelone avec le statut de grand favori. Mais, alors que la médaille d'or semblait lui tendre les bras, le pensionnaire du club d'athlétisme de Montreuil, qui s'entraîne au Creps de Boulouris dans le Var, s'est blessé lors des championnats de France disputés à Valence les 8,9 et 10 juillet. Victime d'une lésion au mollet, celui qui fut champion du monde junior en 2008 avec un saut à 17,33 m, a dû renoncer au meeting Areva de Saint-Denis, organisé le 16 juillet au Stade de France, mais a repris l'entraînement en début de semaine dernière. Contraint de s'entraîner sans forcer, mais "apte à sauter", Tamgho préfère toutefois la jouer modeste et rejette l'étiquette de favori, comme il a confié dans une interview accordée à l'agence Reuters: "Mais je ne pars pas favori ! Face à un monument comme le Britannique Phillips Idowu, qui est champion du monde en titre et auteur d'un saut à 17m48 cette saison, je ne suis pas favori. Certes, j'ai la folie de la jeunesse mais, je serai surtout face à meilleur que moi ! A la faveur de ma saison passée où l'on m'attendait et où je n'ai pas su répondre présent" (Teddy tamgho avait terminé 11e des Mondiaux de Berlin avec un saut à 16,79 m), j'ai compris des tonnes de choses. Quoi qu'il m'arrive, de bien ou de mal, je ne dois surtout pas me laisser influencer par l'extérieur". Plus serein, Teddy Tamgho semble avoir appris des leçons du passé: "Désormais, je ne veux plus être battu à cause de mon orgueil, à cause de ma volonté de dégainer d'entrée le grand saut, à cause de ma bêtise à me croire capable d'être à bloc pendant six sauts, à cause de ma naïveté à croire que je pourrais être bon sans réfléchir". Un nouvel état d'esprit qu'il résume ainsi: "Un, rester calme. Deux, assurer. Trois, enfin, se lâcher. Cette saison, j'ai appliqué cette formule à la lettre à chaque compétition. A chaque fois, elle fonctionna à merveille. A Barcelone, je me lâcherai une fois dans les huit, en finale". Reste à savoir s'il sera en mesure d'appliquer sa recette du succès dans le Stade Olympique de Montjuic, où il rêve de se "retrouver sur le podium avec Benjamin Compaoré", l'autre Tricolore engagé dans l'épreuve du triple saut.