La France dispute à partir de vendredi une demi-finale de Coupe Davis à domicile, au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve d'Ascq, reconfiguré pour l'occasion. Vous n'étiez peut-être pas au courant. Et on peut difficilement vous en vouloir. Voici pourquoi en quatre points. Et un jeu blanc.
Djokovic n'est pas là. Le Japon au premier tour ? Sans Nishikori. La Grande-Bretagne en quarts de finale ? Sans Murray. La Serbie en demi-finales ? Sans Djokovic. Depuis le début de cette édition 2018 de la Coupe Davis, la France a la baraka. Le public, un peu moins déjà. Et Djokovic, qui a décidé de mettre un terme à sa saison pour soigner ses maux, physiques et psychologiques, ne sera pas le seul absent côté serbe pour cette demi-finale. Ses lieutenants habituels, Viktor Troicki (47ème mondial) et Janko Tipsarevic (68ème), ne sont pas là non plus. Les spectateurs nordistes verront en revanche Dusan Lajovic (80ème) et Laslo Djere (95ème) en simple. Tout juste digne d'un ATP 250.
Les joueurs français ne gagnent "rien" (et ont le "melon"). Ce n'est pas nous qui l'écrivons mais c'est Henri Leconte qui l'a dit, à la lumière des résultats des joueurs français, faméliques ces dernières semaines. "Ils ne s'entraînent pas, ne font pas l'effort nécessaire. Les joueurs français ont un melon monumental : ils n'ont rien gagné et ils ont un melon…", a regretté le finaliste de Roland-Garros 1988. Pas de quoi attirer les foules a priori. Au dernier classement ATP publié lundi, il n'y avait d'ailleurs plus aucun tricolore dans le top 15.
Ne manquez pas le début de la demi-finale de la Coupe Davis ! Retweetez ce message et nous enverrons une alerte ! #FFTMatchpic.twitter.com/z4K6MtsebJ
— FFT (@FFTennis) September 14, 2017
Vous me direz, pour battre des joueurs classés 80ème et 95ème, ça ne devrait pas poser de problème. Gaël Monfils, blessé, et Richard Gasquet, en méforme, ne seront pas là et c'est Jo-Wilfried Tsonga qui sera le leader des Bleus. Oui, ce même Tsonga qui, il y a trois ans, dans ce même stade Pierre-Mauroy, avait suscité la polémique (et quelques sifflets) après sa blessure à l'avant-bras droit au cours de la finale perdue face à la Suisse (3-1)…
Ce n'est pas une première. En novembre 2014, la France organisait la finale de Coupe Davis face à la Suisse dans ce stade Pierre-Mauroy, enceinte de football coupée en deux. Chauffage, éclairage, court, accueil des spectateurs : cette première historique suscitait l'intérêt (voire la passion) dans l'Hexagone et débouchait sur un nouveau record de spectateurs pour un match de Coupe Davis : plus de 27.000 personnes avaient assisté à la défaite tricolore contre la Suisse du duo Federer-Wawrinka. Désormais, le stade Pierre-Mauroy est rodé et l'effet de curiosité s'est estompé. Environ 15.000 personnes sont attendues pour les journées de vendredi et samedi.
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— Stade Pierre Mauroy (@StadePM) September 13, 2017
Ce n'est pas une finale. Contrairement à 2014, le Saladier d'Argent ne sera pas au bord du court. Français et Serbes ne se disputent que le droit de rejoindre la finale, du 24 au 26 novembre. Dans l'autre partie de tableau, la deuxième demi-finale oppose la Belgique de David Goffin et l'Australie de Nick Kyrgios. Si la France rejoint la finale et qu'elle retrouve les Aussies, ce sera aux Antipodes. À l'inverse, en cas de finale France-Belgique, ce sera dans l'Hexagone. À Lille ? Ce serait pratique pour nos voisins d'outre-Quiévrain.
Et pourtant… Après avoir lu tout ça, vous montrez toujours un intérêt pour cette demi-finale ? Vous avez raison ! Il y a d'abord la présence du local de l'étape, Lucas Pouille, né à Grande-Synthe, dans le Nord, qui va lancer l'équipe de France vendredi lors du premier simple. Ambiance garantie (On l'espère). Et puis, il y a la chance unique pour cette génération de rejouer une finale pour aller gagner enfin cette Coupe Davis. On n'est même pas loin de considérer que c'est peut-être l'année ou jamais. Gagner, c'est la mission que s'est donnée Yannick Noah lors de son retour aux affaires, en décembre 2016. "La plupart des gens dans les tribunes verront nos adversaires pour la première fois", a expliqué le capitaine des Bleus. "Entre le moment où ils vont les découvrir et le moment où ils verront leur qualité, il y aura un temps… Ce qui compte pour nous, c'est de faire abstraction de tout cela au quotidien."
Fort de son expérience, "Yann" sait qu'une victoire finale, peu importe contre qui, peu importe où, serait forcément inoubliable. Mais attention, une défaite face à la Serbie dans de telles circonstances en demies le serait aussi…