Pour les tournois de tennis parisiens, rien n'est simple. Alors que Roland-Garros reste enlisé dans son projet d'agrandissement, le Masters 1000 de Paris-Bercy, lui, doit composer avec un positionnement en toute fin de saison qui le dessert. Si, cette année, les dix meilleurs joueurs du monde étaient bien inscrits, à l'exception d'Andy Murray, ce ne fut pas toujours le cas lors des années précédentes.
Le déplacement dans le calendrier. L'an dernier, Roger Federer, alors n°1 mondial, avait annoncé son forfait à la veille du début du tournoi. Novak Djokovic, lui, avait été éliminé dès son entrée en lice par l'Américain Sam Querrey. Et Rafael Nadal était blessé de longue date... Et la finale avait opposé l'Espagnol David Ferrer au Polonais Jerzy Janowicz. Pas de quoi susciter un enthousiasme débordant...
Quand ils arrivent à Bercy, la plupart des cadors sont sur les rotules et n'ont, pour certains, déjà plus la tête au tennis. Et ceux qui l'ont pensent déjà au Masters de Londres, dont le début de l'édition 2013 est programmé... lundi prochain, soit au lendemain de la finale de Bercy.
L'an dernier, Guy Forget, directeur du tournoi parisien, avait soutenu l'idée de déplacer le tournoi au mois de février. "Une vraie réforme importante est entreprise par l'ATP pour placer Bercy en février", avait-il expliqué. "Beaucoup de joueurs y sont très favorables, et parmi les meilleurs." Pourtant, un an plus tard, l'idée n'a guère avancé, pour différentes raisons, qui tiennent autant à l'opposition des tournois sud-américains sur terre battue, programmés en février - et qui ont demandé à être déplacés en décembre ! -, qu'à la mort de Brad Drewett, qui dirigeait l'ATP. "Ce qui n'empêche pas qu'on va continuer à se battre dans les années à venir pour défendre l'emplacement de notre tournoi dans le calendrier", a insisté Forget cette année. Pour autant, Bercy n'a pas tout perdu pour 2014 : il a gagné une semaine de battement par rapport au Masters. "En récupérant cette semaine, on pourra vraisemblablement avoir un plateau extrêmement bien fourni dès l'année prochaine", a relevé Forget.
La rénovation de la salle. Mais le calendrier n'est pas le seul souci : il y a Bercy aussi. Entendez par là la salle en elle-même. L'enceinte du 12e arrondissement parisien, inaugurée en 1984, fait aujourd'hui son âge. Outre une capacité relativement réduite en configuration tennis (12.300 places), elle manque cruellement de loges et d'espaces d'accueil. Et souffre de la comparaison avec un lieu comme la O2 Arena de Londres (17.500 places), qui accueille depuis 2009 le... Masters (ou Masters Cup), programmé dans la foulée du tournoi parisien.
Mais Bercy, bientôt trentenaire, n'a pas dit dernier son mot. En janvier prochain, de grands travaux vont être effectués afin d'améliorer les conditions d'accueil des spectateurs. Le chantier devrait durer jusqu'en octobre 2015. Quid, donc, du tournoi de tennis 2014 ? Il se déroulera à Bercy quand même, avec un aménagement du site et une pause dans les travaux. "On aura la chance d'avoir un POPB flambant neuf pour l'édition 2015, avec un stade qui pour le coup sera probablement la plus belle salle en Europe", insiste Forget. Une fois le site refait, il sera alors temps de militer à nouveau pour un déplacement dans le calendrier ATP. En attendant, on va déplacer quelques gravats, c'est déjà ça.