Rêve américain. Si Marin Cilic (numéro 16 mondial) et Kei Nishikori (numéro 11) vivent à Flushing Meadows leur rêve américain, pour les quatre fantastiques du tennis mondial (Federer, Djokovic, Nadal et Murray), cet US Open 2014 tient plus du cauchemar. Et pour cause, le Croate et le Japonais, vainqueurs respectifs de Roger Federer et de Novak Djokovic en demi-finales du tournoi, ont empêché les membres du "Big Four" de figurer dans le match dominical.
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Grand messe tennistique. Une habitude, une grand messe tennistique que n’avaient pas manqué les quatre champions depuis 9 ans ! A l’époque, Marat Safin remportait l’Open d’Australie 2005 face au régional de l’étape, Lleyton Hewitt. Un autre temps. Car depuis, Federer, Nadal, Djokovic, et dans une moindre mesure, Murray, ont successivement émergé, jusqu’à régner sans partage sur le monde de la petite balle jaune.
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Une série de 38 grand chelems prend fin. Une régence qui aura duré 38 tournois du Grand Chelem. 38 tournois où l’un des quatre ogres au moins était en finale. 38 majeurs où seuls Juan Martin Del Potro (2009), déjà à Flushing Meadows, et Stan Wawrinka (2014), à Melbourne, ont su briser le monopole des monarques. 2014 sera-t-elle une année charnière dans l’histoire du tennis ? Toujours est-il que l’année est moins glorieuse qu’espérée pour les quatre fantastiques. En effet, l’Open d’Australie et l’US Open ont échappé à leur appétit vorace.
Un verrou mental a sauté. Un crime de lèse-majesté qui a le don d’exaspérer l’aîné des quatre, Roger Federer, interrogé à ce sujet au sortir de sa demi-finale perdue contre Marin Cilic (6-3, 6-4, 6-3) : Vous aviez déjà lancé cette histoire après l'Australie et on a vu ce qui s'est passé à Roland Garros et à Wimbledon", a rappelé "Gentleman Roger". Il n’empêche, en l’espace d’une soirée, Nishikori et Cilic ont levé un tabou sportif et forcé un verrou mental. La chape de plomb installée sur le circuit commence donc à se dissiper, comme en attestait le Croate après sa victoire inattendue : Wawrinka, en remportant l’Open d’Ausralie, nous a ouvert la porte: je pense que maintenant, les joueurs du "deuxième cercle" croient plus en leurs chances dans les tournois du Grand Chelem".
Mais ce vent de révolte a une conséquence : en touchant leur orgueil, il attise la soif de victoires du Big Four. A 32 ans, Federer le promet, il n’abdiquera pas si facilement : « Je ne suis plus très loin, je tenterai à nouveau ma chance en Australie ».