"Je suis un champion". Ces mots, prononcés jeudi en conférence de presse par Thiago Silva, sonnaient comme une promesse. Décrié, moqué, mis en cause par la presse brésilienne pour ses pleurs avant les penalties contre le Chili, le capitaine de la seleçao a prouvé ses dires de la plus balle des façons, vendredi face à l’Allemagne.
Le but qui a lancé le Brésil. Thiago Silva avait vraiment envie de démontrer qu’il n’est pas considéré comme le meilleur défenseur du monde pour rien. Avant même l’entrée des joueurs pour l’échauffement, c’est lui qui haranguait ses partenaires dans le tunnel menant au rectangle vert. Puis, très vite, on l’a senti en jambes. Il ne lui a fallu que sept minutes pour délivrer tout un peuple, ponctuant du genou un corner de Neymar. Après avoir montré l'écusson du maillot brésilien sur son cœur, il a alors pu hurler toute la rage accumulée. Le onze brésilien a alors suivi le cap de son capitaine, passé soudain du statut de pleureuse à celui de meneur avec des interventions défensives décisives (22e, 60e).
Il ratera la demi-finale. C’est LE gros point noir de sa soirée. Après avoir évité un carton jaune pour une intervention en retard sur James Rodriguez, Thiago Silva a été rattrapé par la patrouille quelques minutes plus tard. Le capitaine brésilien écopé d'un carton jaune stupide en voulant piquer un ballon au gardien colombien David Ospina dans sa surface de réparation (65e).
Conséquence directe : Thiago Silva sera suspendu pour la demi-finale face à l'Allemagne. "Mon carton ? Je n'ai pas vu le gardien car j'allais me replacer. Je ne voulais pas faire faute. Je n'ai pas fait exprès", a-t-il assuré après la rencontre. Une absence préjudiciable, qui s’ajoute à Celle de Neymar, blessé et forfait pour le reste de la compétition.
La presse salue sa réaction. Très critique avec lui ces derniers jours, la presse brésilienne a cette fois unanimement salué la prestation du capitaine auriverde. "Le duo qui pleure et qui marque. Les défenseurs conduisent le Brésil en demi-finale", commentait le site du journal sportif Lance, en référence aux deux buteurs du soir, les deux Parisiens Thiago Silva et David Luiz. "Oubliez le Thiago Silva abattu et assis sur un ballon" d'avant la séance de tirs au but contre le Chili, « son surnom de +Monstre+ est peu de chose pour décrire sa première mi-temps contre la Colombie", renchérit Globo. Oui, Thiago Silva est bien "un champion".
L'INFO - Thiago Silva sera suspendu
EN UN CLIC - Le Brésil retrouvera l'Allemagne