En marge des Etoiles du Sport, qui se déroulent actuellement à La Plagne, l'ancien international tricolore Lilian Thuram est revenu mardi au micro d'Europe 1 sur les explications de son ancien coéquipier en équipe de France, Willy Sagnol, après son portrait hasardeux du "joueur typique africain", le mois dernier, dans un entretien à Sud Ouest. "L'avantage du joueur typique africain, c'est un joueur pas cher quand on le prend, prêt au combat généralement, qu'on peut qualifier de puissant sur un terrain. Mais le foot, ce n'est pas que ça. Le foot, c'est aussi de la technique, de l'intelligence, de la discipline", avait insisté l'actuel entraîneur des Girondins de Bordeaux. Quelques jours plus tard, il avait regretté la simplification de ses propos, mais sans revenir sur le fond de son analyse.
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"Je ne pense pas qu'il s'est excusé", a regretté Thuram, qui avait été l'un des premiers à fustiger le discours de Sagnol. "Ces propos n'étaient pas des propos d'excuses. Il faut tout simplement dire qu'aujourd'hui, on ne peut plus tenir ces propos, résumer les personnes de type africain à leur force physique et dire qu'elles manqueraient d'intelligence. Je pense que c'est d'un autre temps. Et, effectivement, si vous nous voulons changer notre société, il faut dénoncer ces propos. Ce n'est pas le procès de Willy Sagnol. Nous ne pouvons pas accepter certaines choses. Il y a des personnes qui, même après ces propos, disent 'on ne peut plus rien dire' (comme Michel Sardou, par exemple, ndlr). Ce n'est pas la question. On peut tout dire mais on peut dire les choses avec intelligence." Après cette sortie médiatique guère maîtrisée, Sagnol avait reçu le soutien de ses dirigeants et de ses joueurs, notamment africains.
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L'hommage à Thierry Henry. Sur un registre plus léger, Lilian Thuram a également évoqué un autre coéquipier en équipe de France, Thierry Henry, qui a annoncé sa retraite mardi. "J'ai un rapport assez particulier avec Thierry. J'étais joueur à l'AS Monaco quand il a signé au centre de formation (en 1993)", a souri l'ancien défenseur des Bleus. "Son père vient me voir et me dit : 'voilà, il faut que tu prennes soin de mon fils'. Et je lui dis : 'OK, avec plaisir', étant donné que nous sommes de la Guadeloupe tous les deux, son père et moi. Thierry, c'est quelqu'un que j'ai vu grandir, que j'engueulais parfois aussi pour lui faire prendre conscience qu'il pouvait faire beaucoup plus. Thierry, ça a toujours été quelqu'un d'intelligent, quelqu'un avec une grande qualité d'écoute et c'est ce qui lui a permis de faire cette magnifique carrière." Des joueurs français sacrés champions du monde en 1998, deux seulement sont encore en activité, David Trezeguet et Robert Pires, en Inde.