Le parcours du premier contre-la-montre individuel de ce Tour de France 2013, qui reliait mercredi Avranches au Mont Saint-Michel sur 33 kilomètres, était fait pour les costauds. Ce n'est donc pas une surprise de retrouver à la première place l'Allemand Tony Martin, double champion du monde en titre de la spécialité. Le coureur de l'équipe Omega Pharma a avalé le parcours, sans aucune difficulté topographique et vent dans le dos la plupart du temps, en 36'29" , soit à la vitesse moyenne de 54,25 km/h, la troisième plus rapide sur un CLM sur le Tour de France. La performance est d'autant plus remarquable que le rouleur allemand a été victime d'une très douloureuse chute lors de la première étape du Tour. Son cuissard, maculé de sang au niveau de la cuisse droite, en témoignait. Sa photo, postée le week-end sur le site du quotidien allemand Bild, détaillait ses blessures. Un modèle de courage.
En tête jusqu'au dernier pointage, Christopher Froome a finalement échoué dans sa quête d'une deuxième étape sur ce Tour 2013. "J'étais un peu mort à la fin, avec le vent de face dans les derniers kilomètres", a expliqué le Britannique au micro de France 2. Le Maillot Jaune termine à 12" du vainqueur de l'étape. Mais l'essentiel est ailleurs. "J'avais comme objectif de prendre le plus de temps possible sur mes principaux adversaires", a-t-il avoué. Mission accomplie. Le Britannique a encore repris énormément de temps à ses principaux rivaux, à commencer par l'Espagnol Alejandro Valverde (Movistar) et le Néerlandais Bauke Mollema (Belkin), aujourd'hui 2e et 3e du classement général, mais désormais repoussés respectivement à 3'25" et 3'27". Autant dire un écart très conséquent, avant les Alpes, samedi.
Alors qu'il avait déjà perdu du temps sur la route d'Ax-3Domaines, samedi, Alberto Contador, rival annoncé de Froome sur cette 100e édition du Tour de France, est encore passé à la caisse. Débours du jour : 2'03". "Il y a une grande différence", a reconnu le "Pistolero", qui a même cédé trois secondes à son compatriote Valverde, pourtant bien moins à l'aise que lui dans l'exercice solitaire. "Il faut voir le classement général, on dirait que Froome va très, très fort. Les choses se compliquent déjà pour Paris." Contador avait déclaré qu'il attendrait le lendemain du chrono pour définir une tactique. Elle est simple : s'il veut conserver une chance de gagner le Tour, il lui faudra attaquer de loin, très loin. Mais, dorénavant, le double vainqueur de l'épreuve va sans doute devoir se contenter de la chasse au podium.
On ne comptait pas vraiment sur cette étape pour voir une victoire française. Mais certains tricolores se sont néanmoins illustrés. Sans surprise, les spécialistes hexagonaux du chrono ont brillé. Et, fort logiquement, c'est le champion de France en titre de la spécialité, Sylvain Chavanel (Omega Pharma) qui a obtenu le meilleur résultat, avec une 7ème place, à 1'37" de Martin, juste devant Jérémy Roy (FDJ.fr, 8e à 1'43"). Jean-Christophe Péraud (AG2R-La Mondiale) a pris la 19e place, à 2'22", ce qui lui permet d'intégrer le Top 10 du Tour (son objectif), à 5'39" de l'inévitable (et indéboulonnable ?) Froome.