Tour : Quintana vainc, Froome triomphe

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CYCLISME - Le Colombien a remporté l'étape arrivant au Semnoz, samedi. Froome a géré.
Quintana au Semnoz (930x620)

Le gicleur* : Ceux qui avaient parié sur Nairo Quintana vainqueur en haut du Semnoz, samedi, lors de la 20e et avant-dernière étape du Tour de France, avaient pris un risque calculé. Le petit Colombien, âgé de 23 ans, était le favori n°1 pour s'imposer au sommet de la dernière difficulté du Tour, classée hors catégorie. De fait, les Movistar ont parfaitement géré leur affaire en roulant dans la plaine et en vissant au pied, en deux temps, d'abord avec le double vainqueur d'étape, le Portugais Rui Costa, puis par l'Espagnol Alejandro Valverde. Econome de ses efforts dans la roue de Joaquim Rodriguez, qui jouait le podium, Quintana a placé une contre-attaque à 1,5 km de l'arrivée, laissant sur place le coureur de l'équipe Katusha mais également Christopher Froome, qui les accompagnait. Quintana fait carton plein avec la victoire d'étape, la deuxième place sur le podium devant "Purito" Rodriguez, le Maillot Blanc du meilleur jeune et le maillot à pois du classement de la montagne.

Quintana s'impose au sommet du Semnoz :

Celui qui a pédalé dans l'huile : Avec plus de cinq minutes d'avance au départ de cette avant-dernière étape, le Maillot Jaune Christopher Froome pouvait se contenter de regarder les événements de loin. Mais ce n'est pas trop le genre des Sky. Alors, le train britannique s'est mis en route au pied de l'ascension finale. Et, quand Rodriguez a accéléré, à 8 kilomètres du sommet, avec Quintana dans sa roue, le Maillot Jaune les a rejoints d'une façon, on va dire, spectaculaire : au sprint et, cette fois, en danseuse. Mais Froome ne s'est pas contenté de les suivre. Il a roulé, comme s'il préférait voir Rodriguez à ses côtés sur le podium plutôt que Contador... Distancé par Quintana, Froome a fini tranquillement, seul, en levant timidement le pouce de la main droite...

Froome accèlère dans le Semnoz :

Celui qui a fait le coup de poing : Christopher Froome toujours. Non content d'écraser ses adversaires sur la route, le Britannique a aussi écarté quelques spectateurs qui couraient (trop) près de lui. Un supporter à casquette et aimant l'eau minérale a ainsi essuyé une bonne petite droite au niveau de la carotide...

Froome donne un coup de poing (930x620)

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Contador avec Froome (930x1240)

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Celui qui est passé par la fenêtre : Et qui est tombé du podium. Grand animateur de l'épreuve avec son équipe Saxo Bank, notamment lors du coup de bordure vers Saint-Amand-Morond, Alberto Contador (ici dans la roue de Froome) a été éjecté du podium, samedi. Le double vainqueur de l'épreuve, une nouvelle fois un peu juste dans une montée finale, n'a pas résisté à l'accélération de son compatriote Joaquim Rodriguez (Katusha). Le "Pistolero" termine 7e de l'étape, à 2'28" de Quintana. Quatrième au général, il manque le podium pour 1'23". Son coéquipier, le Tchèque Roman Kreuziger, échoue lui à la cinquième place, à 2'23" de Rodriguez.

"Ouh là, là !! Quelle étape difficile ! Un million de mercis à vous tous ! Je suis très content du podium, de la sensation que cela procure et, par-dessus tout, de l'émotion ressentie !! Je vous aime !!"

Celui qui a mis la barbiche (et l'épaule) : Echappé au long cours, vendredi, sur les routes menant au Grand-Bornand, Pierre Rolland a remis ça, samedi, et ce, dès le départ, avec en tête, toujours le même but : le maillot à pois du classement de la montagne. Mais le coureur de l'équipe Europcar a découvert qu'il avait visiblement un adversaire dans ce classement spécifique : l'Espagnol Mikel Nieve. Dans le col des Près, troisième difficulté de la journée, le coéquipier de Nieve chez Euskaltel-Euskadi, Igor Anton, a fait le sprint, pour empêcher Rolland de faire le plein. Problème, Rolland, très nerveux, a lui tout fait pour empêcher Anton de faire le sprint en le serrant ostensiblement sur le côté droit de la route. Ce geste antisportif n'aura servi à rien puisque le coureur Europcar a été avalé par le groupe Maillot Jaune à 10 km de l'arrivée.

Rolland tasse Anton pour les pois :

Les grosses cuisses : Et le grand âge, aussi. Le doyen du peloton, l'Allemand Jens Voigt, bientôt 42 ans, a longtemps rêvé d'une troisième victoire d'étape sur le Tour de France, douze ans après son premier succès, à Sarran. Le coureur de l'équipe Radioshack-Leopard s'est isolé au bas de l'ascension du Mont Revard, avant-dernière difficulté de la journée, pour aborder seul en tête le Semnoz. Le rouleur allemand a alors régulièrement accru son avance pour la porter à environ deux minutes sur le groupe Rolland et trois minutes sur le groupe des leaders. Mais, à bout de forces, il fut logiquement repris par le groupe Froome à un peu moins de 9 km du but. Mais pour ce qui sera sans doute son dernier Tour, le valeureux quadra s'est offert un dernier petit exploit.

Le dico du parler sport (930x620)

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*La plupart de ces expressions, entendues dans le milieu cycliste, sont attestées par le Dico du parler sport, 2011, éditions Fetjaine.