L'Espagnol Jon Izaguirre a remporté dimanche la 20ème et avant-dernière étape du Tour de France qui reliait sur 146,5 kilomètres Megève à Morzine, via quatre difficultés, le col des Aravis, le col de la Colombière, le col de la Ramaz et le col de Joux Plane. Malgré la difficulté du parcours et la pluie qui est tombée sur la Haute-Savoie, le Maillot Jaune Christopher Froome (Sky) n'a jamais été mis à l'épreuve et remportera dimanche son troisième Tour de France devant le Français Romain Bardet (AG2R-La Mondiale) et le Colombien Nairo Quintana (Movistar).
Comment s'en est sorti le Maillot Jaune ? : Christopher Froome allait-il se ressentir de sa chute vendredi ? C'était la question que tout le monde se posait à l'entame de la 20ème et dernière étape avant la parade sur les Champs-Élysées, dimanche. En vérité, on se la pose encore. Car le Maillot Jaune n'a jamais été "testé" lors de cette étape alpestre disputée dans des conditions difficiles. Oh, Roman Kreuziger, membre de l'échappée du jour et 12ème du général, a bien pris un temps la place provisoire de dauphin, à moins de quatre minutes (le Tchèque, qui a tout donné pour se replacer, grimpe finalement de deux places seulement, à la 10ème). Oh, l'équipe AG2R-La Mondiale de Romain Bardet a bien tenté d'accélérer dans l'avant-dernière difficulté du jour, le col de la Ramaz, mais l'équipe Sky, qui a reçu tout au long de l'après-midi l'aide "conjoncturelle" de l'équipe Astana de Fabio Aru, n'a pas bougé d'une oreille. Et au passage de Joux Plane, sur quinze coureurs, cinq étaient issus de la formation britannique. Et "Froomey" n'a pas eu à prendre le moindre risque dans la difficile descente finale, sous la pluie. Le troisième Tour est dans la poche.
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Et les Français ? Au lendemain de sa victoire au Bettex, Romain Bardet n'avait visiblement ni les jambes ni véritablement l'envie d'aller bousculer le Maillot Jaune. Il n'avait peut-être pas aussi une équipe aussi puissante que la Sky. Mais à l'arrivée, le leader de l'équipe AG2R-La Mondiale ne boudait pas son plaisir de grimper sur le podium des Champs-Élysées, dimanche, lui qui avait fini 6ème en 2014 et 9ème en 2015. "C'est beaucoup, beaucoup d'émotion", a convenu Bardet au micro de France Télévisions. "J'ai du mal à réaliser, j'ai vraiment eu le temps hier soir (vendredi soir) de savourer la victoire avec le staff et on s'est bien remis dedans pour conserver la deuxième place." Pour la première, on verra donc l'an prochain. C'est aussi le cas pour Julian Alaphilippe, une nouvelle fois devant samedi. Le coureur de l'équipe Etixx-Quick Step a encore entrevu la victoire d'étape quand il a attaqué Joux Plane en tête avec Pantano. Mais, trop court, il a finalement échoué à la 4ème place…
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L'homme du jour : Comme la France la veille, un autre grand pays de cyclisme, l'Espagne, a signé sa première victoire d'étape sur le Tour, samedi. L'éclaircie n'est pas venue d'une tête d'affiche, mais d'un solide coureur néanmoins, Jon Izaguirre. Le champion d'Espagne du contre-la-montre - mais qui possède donc également quelques qualités de grimpeur - a parfaitement géré son effort. Un temps distancé, le coureur de l'équipe Movistar est revenu dans la montée finale de Joux Plane avant de franchir le sommet en compagnie de l'Italien Vincenzo Nibali (Astana) et du Colombien Jarlinson Pantano (IAM), membres eux aussi de l'échappée initiale de 30 coureurs. Et c'est dans la descente vers Morzine qu'Izaguirre a construit sa victoire, profitant des craintes de Nibali, qui avait chuté la veille, et de l'écart de Pantano, qui a failli sortir de la route… Pour la victoire d'étape, le suspense a donc été total, mais on ne cache pas que, pour la victoire finale - ou tout au moins le podium -, on aurait espéré un peu plus.