Tour de France : et de deux pour Kristoff

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BIS REPETITA - Le sprinter de la Katusha a remporté la 15eme étape du Tour. Il enlève son deuxième bouquet depuis le début de la compétition.

L'arène de Nîmes. Les rues de Nîmes se sont transformées en arène dans les derniers kilomètres de la 15ème étape du Tour de France. Une arène où les "taureaux" Bauer et Elminger, les deux échappés du jour, ont longtemps résisté aux assauts du peloton, assez mauvais torero aujourd’hui. Nos deux échappés du jour ont finalement entretenu un suspens inattendu pour cette étape de transition entre les Alpes et les Pyrénées en résistant jusque dans les derniers hectomètres de la course à un peloton désorganisé. Mais ça, c’était avant que le norvégien de la Katusha, Alexander Kristoff, sonne la curée des sprinteurs. Le vainqueur de Milan San Remo a sauté les échappées sur la ligne et dominé la masse des grosses cuisses du peloton. Sa deuxième victoire sur ce Tour.   

Une étape plus surprenante qu'on ne le croyait. Annoncée sans surprise, cette étape n’avait en fait de plate que le relief. Et pour cause, la météo est venue compliquer une étape dite "de transition", et donner plus de perspective à ces 222 kilomètres entre Tallard et Nîmes. Le genre de parcours propice aux rouleurs et sprinteurs aux mollets meurtris après le passage des Alpes. Et qui se finit immanquablement par un sprint. Mais les orages ont fait passer la Grande Boucle, reine du mois de Juillet, pour une classique du mois d’avril, secouée par les giboulées.

La meute avale Bauer et Elminger. La course a donc été à l’image des intempéries : surprenante, désorganisée. Pourtant, tout commence "normalement". Deux hommes partis dans une échappée sans grand espoir : Jack Bauer, le néo-zélandais de la Garmin, et Mathias Elminger, le Suisse de l’équipe IAM. Un peloton attentif et concentré, des favoris protégés d’un éventuel coup de bordure. Le cocktail idéal pour une étape sans suspens, où même les commentateurs ont du mal à entretenir le doute sur le sort réservé à l’échappée. Mais Bauer et Elminger sont de sacrés rouleurs. Le peloton paresseux a encore 50 secondes de retard à 10 kilomètres de l’arrivée. Jusqu’au 250 mètres, Jack Bauer croit tenir sa victoire en 5 heures chrono. Manque de pot, il est avalé par la meute. Kristoff, lui, s’en arrache. Et peut lever les bras pour la deuxième fois depuis le départ du Tour. 

Les favoris ne se sont pas pris de vent. RAS côté classement général. Les favoris sont restés au chaud, bien calés dans la roue de leurs coéquipiers. Pas pour autant le synonyme d'une journée tranquille, puisque tous craignaient les bordures. Des cassures irrémédiables causées par le vent, qui scindent le peloton et peuvent faire perdre de précieuses secondes aux prétendants au podium à Paris. Aucune victime à déplorer de ce côté pour un peloton qui attend la journée de repos de demain avec impatience.