"Je peux le tirer ?" Ce classique des cours d'école s'est invité mercredi soir lors du premier penalty obtenu par le PSG face à Nice (2-1). A l'issue d'un mouvement collectif de toute beauté, Nene est fauché dans la surface de réparation sur un tacle renversé de Drissa Diakité. Kévin Gameiro, qui n'avait plus marqué depuis trois matches (une éternité pour lui), se saisit alors du ballon, pensant faire valoir la règle tacite qui veut que le joueur sur lequel a été commise la faute ne peut être aussi le tireur. Mais voilà, Nene n’en a cure et le Brésilien se saisit autoritairement du cuir avant de se faire justice lui-même.
Déçu de ne pas avoir frappé ce penalty, Gameiro a eu son lot de consolation. A la 70e minute de jeu, Javier Pastore obtient un second penalty pour le PSG. Le jeune Argentin et le capitaine parisien, Marcos Ceara, semblent alors prendre de concert la décision. Celui-ci sera pour Gameiro. Nene, qui était allé chercher le ballon (pour le tirer ?) le remet à l'international français. Beau geste ou concession forcée ? L'attitude du Brésilien en zone mixte, tendance "je rase les murs sans m'arrêter", tend à accréditer la seconde hypothèse...
"Nene a marqué, tant mieux pour nous"
Ces deux épisodes de la série "Penalties au PSG" seraient relativement anecdotiques s'ils n'étaient pas révélateurs de certaines carences sur le terrain. Car même si le quatuor Ménez-Pastore-Nene-Gameiro semble mieux se trouver, le jeu du PSG reste parasité par certains choix individualistes, notamment à l'approche du but. Et Nene semble être clairement contrarié de ne plus être l’homme clé…
Pour Gameiro, c'est plus compliqué encore. Le petit et rapide attaquant tricolore, qui a plutôt tendance à dévorer les espaces, est sevré de ballons dans le jeu. Et si, en plus, il n'a même pas le droit de le toucher sur les penalties... Interrogé sur ce sujet, le n°19 parisien a tenu à minimiser l’affaire : "Nene a marqué, tant mieux pour nous et sur le deuxième (penalty ndlr), il m'a donné la balle. Le plus important, c'est d'avoir marqué." Du coup, on peine à imaginer ce qui se serait passé si l’un ou l’autre des tireurs avait raté son penalty…
"Dans un groupe, il y a de la testostérone"
A l'issue de la rencontre, le coach parisien, Antoine Kombouaré, s'est agacé qu'on retienne l’incident Gameiro-Nene plutôt que le courage de son équipe. "Il n'y a qu'au PSG que les mecs s'engueulent ?", a pesté "AK". "Dans un groupe, il y a des egos, de la testostérone. J'adore ça ! Ce sont les mecs avec du caractère qui te font gagner les matches, pas les morts-vivants..." Le langage fleuri du coach parisien trahit une pointe d'agacement, alors que la cohabitation des stars dans son vestiaire revient fréquemment dans les discussions ces derniers temps. Mardi, en conférence de presse, Kombouaré avait déjà dû monter au créneau après les déclarations de Guillaume Hoarau.
Quelques heures plus tôt, sur l'antenne de RMC, le Réunionnais avait en effet lâché une bombe : "il y a un moment où ça va péter (dans le vestiaire ndlr)", avait-il déclaré. "Je pense que le coach a anticipé ce moment-là, il va falloir être costaud. On sait qu'on a des mecs avec du tempérament. Dans toute vie de famille, il y a des embrouilles. Si on doit s'embrouiller sur le terrain pour qu'on gagne, on le fera." L'attaquant international est actuellement indisponible en raison d'une blessure à l'épaule. La saison dernière, c'est lui qui tirait les penalties.