Pour la quatrième année de suite, l'équipe de France de Fed Cup doit passer par les barrages pour obtenir son maintien dans le groupe mondial. Si elles ont toujours évité une relégation à l'échelon inférieur, les Bleues se déplacent ce week-end en Espagne sans aucune garantie. Sur la terre battue de Lérida, les filles de Nicolas Escudé, lequel a choisi d'aligner Aravane Rezaï et Virgine Razzano samedi, n'auront aucune marge. C'est devenu une mauvaise habitude. Depuis 2008, l'équipe de France de Fed Cup est toujours passée par la case barrages pour sauver sa tête dans l'élite mondiale du tennis féminin par équipes. Battues sans surprise par la Russie au premier tour (2-3) malgré un départ canon le premier jour à Moscou, les Françaises vont donc pour la quatrième année consécutive tout jouer sur une rencontre, ce week-end en Espagne. A Lérida exactement, ville moyenne de Catalogne où il fait bon vivre mais les Bleues n'ont pas traversé les Pyrénées pour prendre du bon temps. "Il est vrai que les filles savent à quoi s'attendre, explique Nicolas Escudé, notamment en termes de tension et de stress. Elles y sont confrontées depuis plusieurs années ! Mais là, quand on regarde les résultats globaux des filles depuis début 2010, les soucis d'Aravane depuis le début de la saison, je me dis que ça ne va pas être simple... Surtout face à une nation comme l'Espagne, qui plus est chez elle." Sans Marion Bartoli, pour qui l'équipe de France ne vaut pas quelques changements dans son mode de fonctionnement, les Françaises paraissent effectivement bien tendres. Les résultats de ce début de saison sont sans équivoques. Escudé: "Nous avons l'expérience de ce genre de situation" Pour affronter les Espagnoles, emmenées en simple par Maria Jose Martinez Sanchez (33e mondiale) et Anabel Medina Garrigues (62e), capitaine Escudé a décidé de (re)relancer Aravane Rezaï, laquelle ouvrira le bal samedi (contre Medina Garrigues), et a privilégié l'option Virginie Razzano plutôt que Alizé Cornet voire Pauline Parmentier. "Les quatre filles auraient pu être alignées samedi, mais j'ai été plus convaincu par Aravane et Virginie, poursuit le Palois. Le plus important n'est pas de savoir qui va nous ramener les points, mais c'est d'en avoir trois le dimanche." Et plutôt que de miser sur l'actuelle valeur intrinsèque de ses joueuses, Nicolas Escudé préfère compter sur leur état d'esprit et leur expérience de ces matches-couperet. "Vu le contexte de cette rencontre, un match de barrage, tournons les choses du bon côté en nous disant que nous avons l'expérience de ce genre de situation. Même si, à chaque fois ces deux dernières années, c'est quand même passé de justesse." Maintenues en 2009 et 2010 grâce à des victoires à l'arraché sur la Slovaquie (3-2) et l'Allemagne (3-2), les Bleues continuent de jouer avec le feu symbolisé par cette éventuelle première descente en deuxième division. Et si cela arrivait ? "Cela ne me hante pas, poursuit Nicolas Escudé. Je pense que toute nation va un jour faire un petit tour à l'étage inférieur. Oui, la France n'est jamais descendue pour l'instant. Et on va tout faire pour qu'elle ne descende pas et qu'elle se maintienne dans le groupe mondial. Mais après, à bien y regarder, l'équipe de France aujourd'hui avec les joueuses qui la composent, est en dessous de toutes les équipes du groupe mondial." Ce n'est pas pour autant que lui et ses filles souhaitent le quitter.