BASKET - L'Asvel reçoit Orléans pour un remake de la dernière finale de Pro A. Ali, vous avez bien rebondi depuis votre élimination en Euroligue, avec, après une défaite à Vichy, une série de trois succès consécutifs dont des larges victoires face à Roanne (88-57) et à Strasbourg (100-64). Comment vous sentez-vous ? On se sent bien parce que ce sont trois succès qui ont été plutôt probants et qui ont montré nos progrès, et c'est toujours une bonne chose. N'est-ce pas un mal pour un bien finalement, dans le sens où cela peut vous permettre de plus vous focaliser sur le championnat ? C'est vrai qu'il faut savoir positiver et le fait qu'il n'y ait plus d'Euroligue nous permet de mieux travailler la semaine. On n'a pratiquement pas eu de pré-saison cette année et on a dû enchaîner directement sur l'Euroligue, ce qui fait qu'on n'a pas vraiment eu le temps de rentrer dans les détails de notre jeu. Maintenant, on peut travailler les petits détails qui font la différence. Je pense donc qu'on est on est aujourd'hui une bien meilleure équipe qu'avant, parce qu'on a pu travailler plus sereinement. L'arrivée de Rawle Marshall nous a aussi beaucoup aidés. Il a ramené de la confiance, ce qui a enlevé de la pression sur certains joueurs et ça a aussi bien rééquilibré notre jeu. L'absence de Vincent Collet en début de saison a finalement beaucoup pesé sur votre entame... Je pense que ça a joué, c'est clair. Des joueurs manquaient à l'appel comme Jeanneau, Lukauskis ou moi, et il y aussi eu beaucoup de blessures durant cette pré-saison. On avait donc un groupe vraiment restreint et on a plus fait progresser les espoirs que nous-mêmes ! Ça a donc été un beau handicap. Mais on a vu les erreurs qu'on a pu faire et ça va nous servir. C'est une bonne expérience pour plus tard. "On sait d'où on vient" Vous affrontez Orléans vendredi, pour un remake de la dernière finale du championnat. Comment abordez-vous cette rencontre face à l'autre formation présente en Euroligue cette saison mais qui, contrairement à l'Asvel, a été rapidement éliminée de la course au Top 16 ? C'est un match qu'on aborde avec beaucoup d'ambition. On connaît notre objectif, on sait d'où on vient, c'est-à-dire d'un début de saison très difficile, et on a besoin de gagner pour aller en play-offs. Après on les a suivis, on les a suivis... Il y a d'ailleurs quelques propos de Philippe Hervé qu'on n'a pas trop apprécié ici. D'après lui, son groupe d'Euroligue était plus fort que le nôtre... Hmmm... Comment dire... Je ne crois pas, non ! Il suffit de regarder les classements nationaux des équipes de notre groupe et du sien... Enfin bref, on ne va pas rentrer dans ce genre de querelles d'enfants. Mais pour revenir à leur saison, je pense qu'à notre image, c'est une équipe qui joue beaucoup mieux maintenant qu'elle n'a plus l'Euroligue. Ça va donc être un gros match vendredi parce que, comme nous, ils reviennent bien. Vous avez disputé l'Euro 2009 avec l'équipe de France, on imagine que vous attendez le Championnat du monde en Turquie avec une certaine impatience... Oui c'est un gros objectif pour moi. En plus j'ai de la chance que le coach de l'Asvel soit aussi celui des Bleus donc je suis un peu pistonné, je peux lui glisser un petit billet de temps en temps et il m'emmène (Rires) ! Non, Je plaisante bien sûr... Plus sérieusement, ça serait vraiment une grande fierté de représenter la France dans un grand championnat avec les meilleures équipes mondiales. Donc forcément, t'as envie d'y être. Je vais tout faire pour être dans cette équipe. Etes-vous préoccupé par la possibilité que certains joueurs NBA, comme Tony Parker ou Joakim Noah, pourraient ne pas être présents en Turquie avec les Bleus ? Ce sont plus des choses que la Fédération doit gérer. Mais après c'est clair que si ces gars-là ne viennent pas, ça risque d'être assez problématique. En tout cas je les comprends car ce sont des joueurs, notamment Tony, qui a beaucoup donné à l'équipe de France, il était là tous les étés. En ce moment, il n'est pas bien physiquement, il est un peu blessé donc je le comprends, c'est normal. Mais il faut laisser du temps au temps, les choses peuvent évoluer d'ici la fin de saison. Un petit mot pour finir sur le Syndicat des Joueurs, au nom duquel vous vous êtes exprimé lors du dernier All-Star Game, pour protester contre la place des joueurs français en Pro A. Est-ce quelque chose que vous aviez vraiment envie de faire ? Oui bien sûr, c'est important parce que je suis passé par là. J'ai été un jeune joueur qui voulait du temps de jeu et qui n'en avait pas forcément parce que les coaches préféraient faire jouer les étrangers que faire confiance aux jeunes. Maintenant, je suis dans une situation très confortable, je pourrais me dire que ce n'est pas mon problème, que je m'en fous... Mais non. Comme je l'ai dit, je suis passé par là et si je peux aider les jeunes joueurs français en manque de temps de jeu, je vais le faire parce que ça serait bien de leur renvoyer l'ascenseur. Je voulais vraiment bien m'impliquer dedans, on en parle d'ailleurs régulièrement avec Jeanneau, pour voir notamment les actions à mener.