TENNIS - Pour son retour sur terre battue, Tsonga a dominé Almagro à Monte-Carlo (7-6, 7-5). Pour une entrée en matière sur terre battue, Jo-Wilfried Tsonga a été servi. Et pour les premiers pas de sa carrière dans le Masters 1000 de Monte-Carlo, le Manceau a réussi ce mardi la belle performance d'écarter Nicolas Almagro, pas vraiment un manche sur la surface ocre. Vainqueur en deux manches (7-6, 7-5), le tout en un peu plus de 2 heures de jeu, le n°10 mondial a remporté la première étape de son tour d'Espagne puisque Juan Carlos Ferrero se présente désormais en travers de sa route. Avant un éventuel quart de finale contre Rafael Nadal, le maître des lieux depuis cinq ans. Avec seulement six jours de préparation derrière lui, Tsonga aborde malgré tout l'épreuve monégasque en toute décontraction, sûr de lui et de son jeu. Depuis qu'il a changé de raquette, le protégé d'Eric Winogradsky estime être plus à l'aise sur terre battue, expliquant notamment qu'il contrôle mieux la balle dans ses frappes. Tout cela est bien joli, encore faut-il l'appliquer en match. Le vécu de "Jo" sur terre ne lui octroie pas une marge de manoeuvre confortable. Face à Almagro, le Sarthois a disputé seulement le 20e match de sa carrière sur cette surface, avec un bilan actualisé de treize victoires et sept défaites. Et pourtant, c'est bien lui qui est sorti vainqueur de ce gros combat. "C'est un bras de fer que j'ai gagné, je ne m'y attendais pas forcément", a-t-il expliqué devant les caméras de Canal+ Sport après le match. Ferrero au prochain tour Si les longs rallyes de fond de court ont souvent jalonné la rencontre, les deux joueurs lâchant des grands coups liftés dans les diagonales, le service eut une importance cruciale. Vacillant sur sa mise en jeu en début de match, Tsonga écartait cinq balles de break lors de ses deux premiers jeux de service, ne devant son salut qu'à un courage à toute épreuve pour éviter de se faire déborder. Son adversaire, beaucoup plus constant, abandonnait ses premiers points derrière sa première balle que lors du neuvième jeu de la rencontre seulement (4-5). C'était justement à ce moment-là que la tendance s'inversait en faveur du Manceau, dont la gifle de coup droit fonctionnait à plein. Bien installé sur sa ligne de fond, le n°10 mondial ne voulait pas lâcher un pouce de terrain. "J'ai essayé de ne pas trop le laisser jouer, car il fait énormément courir avec son coup droit", a-t-il analysé après coup. Une attitude qui lui permettait de faire la course en tête dans le jeu décisif, conclu finalement 7 points à 5, grâce à deux coups droits dévastateurs, le premier long de ligne, le deuxième croisé (7-6). Nerveux, comme souvent, Almagro ne trouvait pas de solution pour prendre le match dans le bon sens. Et Tsonga, pas épuisé malgré les gros lifts de l'Espagnol qui flirtaient avec les lignes, maintenait son effort, attendant la faille. Celle-ci intervenait au meilleur moment, avec le premier break de la seconde manche à 4-3 en faveur du Français, qui servait alors pour le gain du match (5-3). Almagro s'offrait un sursis en recollant à 5-5 mais pliait au moment de rester dans la rencontre (7-5). "Je suis très heureux, c'est ma première victoire ici et sur terre battue cette saison. Après demain, il faudra que j'arrive avec une grosse paire face à Juan Carlos Ferrero", a lâché Tsonga, avec un large sourire aux lèvres. pas sûr qu'il en soit ainsi face au redoutable espagnol, double vainqueur à Monte-Carlo en 2002 et 2003.